— Edmond Jabès, Le soupçon du désert, Le livre des ressemblances, Il, Gallimard, 1978, p.15.
À l'âge de 12 ans, j'ai planté cinq sapins derrière la maison. Deux à deux pour faire un quatuor, avec un solitaire à l'avant pointé vers l'Ouest pour ouvrir la marche. En 1978, j'en ai bûché un avant Noël pour faire un arbre de lumière. Je l'ai amené comme un petit orignal sur le toit de mon char à Granby où je demeurais à l'époque. Il y a quatre ou cinq ans, un sérieux grignotage est apparu dans le bas de l'un. Je l'ai entouré d´une muraille de broche, mais il était pris de bébittes sans doute, en tout cas, le pic a picossé en masse. Mon beau sapin a fini par perdre la tête. Là, mes bébés qui restent debout sont des géants de cinquante ans. Parfois, j'appuie une main contre l'un d'eux. Comme ça. Ça fait un peu Indien. C'est humblement l'esprit des lieux. Comme un totem vivant.
Photo Jacques Desmarais, Béthanie, 9 mai 2016. |
2 commentaires:
Pauvre Rutboeuf
Chanté par Desjardin
Indisponible ce matin
Malgré sa mise à disposition
Dans le seul Train de Nuit où
la prose toujours vivante
Comme celle sur les quatre sapins
Pour le quidam que je suis
ça ne s’invente pas
c’est magie
des mots y sont pour
celui qui y écrit
comme une bouchée
donnée à l’agonisant
elle le sauve tous les instants
voici présent
choisi ici pour le poète
vous êtes
n’en retenez
https://youtu.be/ZSSe-DFYBsY
que reconnaissance
et petit bonheur à retrouver
au long des jours
qualité, sensibilité toute
particulière d’être au monde
Anneaux Nîmes
Le cœur... Merci!
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