06 juillet 2016

Surplus budgétaire à Québec : l'hypocrisie politique à plein rendement


Le journal Le Devoir signale dans son édition d'aujourd'hui la seule réaction politique à s'être manifestée à la suite de l'annonce en catimini d'un surplus budgétaire record, alors que pas plus tard que la semaine dernière une énième coupe de 242 millions de $ était claironnée par le ministre de la Santé.

L'unique réaction est venue du député Amir Khadir de Québec Solidaire.

Ça m'a donné l'idée de partager un petit humoir de mon cru dans la section des  commentaires de l’article sur le site internet du journal :

QS veille au grain comme un seul homme
À ce que je sache, les épluchettes de blé d'Inde n'ont pas encore commencé faute de carburant. Alors, où sont donc les ministres et députés du PLQ pour commenter, expliquer et célébrer à tout rompre l'historique résultat budgétaire de notre valeureux gouvernement? Où sont les ténors de l'opposition officielle, M. Marceau en tête, pour, à tout le moins, faire semblant de critiquer? Et les matamores de la CAQ d’habitude si primes à vanter le courage politique qu'il faut pour couper encore plus et mieux que les libéraux, eux-mêmes métissés caquistes jusqu'au trognon? Suis-je trop impatient? Est-ce parce qu'il fait trop chaud de l'Île d'Anticosti à Port-Daniel?
Québec solidaire dénonce le surplus budgétaire

Le Devoir, 6 juillet 2016 |Gérard Bérubé | Actualités économiques
Québec solidaire a repris l’argumentaire d’économistes qui ont dénoncé l’empressement du gouvernement Couillard à emprunter la voie de l’austérité pour retrouver l’équilibre budgétaire. D’autant que l’équilibre attendu a plutôt pris la forme d’un surplus de 1,8 milliard.

Le député Amir Khadir a repris mardi les données de l’exercice clos le 31 mars dernier faisant apparaître un surplus de 1,8 milliard au lien de l’équilibre budgétisé. « Il est clair que le gouvernement a délibérément caché l’état réel des finances publiques à la population. Les surplus annoncés confirment ce que Québec solidaire a toujours avancé : l’austérité n’était pas nécessaire du point de vue des finances publiques. »

Dans son rapport mensuel déposé le 30 juin dernier, le ministre des Finances affiche des résultats préliminaires pour l’exercice faisant ressortir un solde positif de 1,65 milliard, selon la Loi sur l’équilibre budgétaire. Ce surplus tient compte d’un versement de 1,45 milliard au Fonds des générations et d’une provision pour éventualités de 150 millions. Au final, en y greffant ces deux derniers postes, le surplus atteint les 3,25 milliards pour l’exercice 2015-2016, selon ces données non vérifiées, alors que dans le Plan économique du Québec il devait être de 1,73 milliard.

Les revenus de l’exercice ont progressé de 2,6 milliards ou de 3,6 %, contre 3,3 % comptabilisés dans le Plan économique. Les revenus autonomes étaient supérieurs de 2,4 milliards par rapport à l’exercice clos le 31 mars 2015, et les transferts fédéraux, de 205 millions. Au chapitre des dépenses de programmes, l’augmentation n’était que de 0,4 %, ou de 267 millions (contre +1,7 % prévu dans le budget), avec une progression « dans les missions prioritaires que sont la santé et les services sociaux (+1,6 %) ainsi que l’éducation et la culture (+0,9 %) ». Le service de la dette a, quant à lui, reculé de 184 millions, ou de 2,4 %.

Dans le segment « Entités consolidées », le gouvernement a affiché un excédent de 2,7 milliards, dont 1,3 milliard venant des organismes autres que budgétaires, à quoi s’ajoute le 1,5 milliard dédié au Fonds des générations. Un déficit de 32 millions a été comptabilisé pour les entités des réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation.

Ces résultats viennent confirmer les analyses dénonçant l’empressement du gouvernement Couillard à retrouver l’équilibre budgétaire et à réduire sa dette au prix d’une austérité nuisible à une activité économique toujours fragile. En février 2015, lors d’une présentation devant les étudiants de HEC Montréal, Pierre Fortin situait alors le « degré d’austérité » du gouvernement Couillard parmi les plus élevés des pays industrialisés et chiffrait son impact sur le PIB québécois à 1 % dans la prochaine année budgétaire, soit 3,3 milliards de dollars.

L’économiste François Delorme présentait, en janvier dernier, une étude de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke. Il y était projeté que la politique de « rigueur » du gouvernement Couillard amènerait une réduction presque trois fois plus importante que prévu de la dette du Québec sur l’horizon 2019-2020.« La bonne nouvelle est que les finances publiques sont encore en meilleure santé qu’on le disait. La mauvaise est qu’on peut se demander si l’on n’est pas allé un peu trop loin, surtout en cette période où l’on est aux prises avec une faible croissance économique », disait-il.




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