J'ai aimé lire ce matin, à la une s'il vous plaît du journal Le Devoir, une entrevue de Salman Rushdie accordée à Christian Desmeules à propos de la parution de son plus récent opus, Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits (trad. Gérard Meudal, Actes Sud, 2016). Le besoin immémorial de raconter des histoires pour comprendre le monde, mais aussi pour le forger est le point d'orgue de tous les écrivains que Paul Auster, l'auteur de Mr Vertigo, a déjà assimilés à des extra-terrestres, peu importe leur âge, leur sexe, leur condition sociale... Ce ne sont toutefois pas tous les écrivains qui osent provoquer la lévitation... En ce sens, j'ai particulièrement apprécié ce passage où Rushdie refuse dans ce métier parmi les plus difficiles de l'écriture le no future ambiant et les farces plates prégnantes du temps présent qui pèsent encore plus, en réalité, sur l'aliénation et les blessures des humains en ces régimes économiques si injustes et désastreux pour la maison commune. Les bonnes histoires ne sont certes pas fleurs bleues, mais les fleurs de par le monde sont si belles!
« Il me semble à plusieurs égards que nous vivons à une époque très cynique. Une époque dans laquelle nous refusons souvent de croire et de faire confiance à ce qui nous est appris. Or je crois que l’innocence est liée à la beauté. Il y a quelque chose à propos de la beauté, ou de la création de la beauté, qui exige une part d’innocence. J’irais même jusqu’à dire que le cynisme produit de mauvais livres. Or, l’acte d’écrire est lui-même une sorte d’optimisme. Vous créez quelque chose, tranquillement enfermé dans une pièce, en espérant que quelqu’un à l’extérieur s’y intéresse. En ce sens, je dirais qu’écrire requiert une sorte d’optimisme envers le monde dans lequel on vit. »
Des jinns et des hommes
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