21 septembre 2016

Snowden et les dommages collatéraux du Washington Post


La belle cochonnerie! Le coq vient de chanter trois fois. L'éditorial du Washington Post qui a largué Edward Snowden dans la poche des traîtres à la nation provoque chez ses lecteurs un fort courant de désapprobation.  Tel est du moins ce qui se dégage lorsqu'on lit en filigrane les 484 commentaires publiés à ce jour dans le journal à la suite du titre No pardon for Edward Snowden.

La caricature dans Le Devoir de ce jour est des plus croustillante : le « Watergate était légitime [...] », et alors, le siffleux de l'époque « était un traître ». De plus, en éditorial Brian Myles fait sienne la charge de Gleen Greenwald et renchérit en écrivant que « L'éditorial du Post est une trahison du rôle historique joué par les médias privilégiant le journalisme de qualité. Ils ont toujours protégé leurs sources et leur matériel contre les intrusions de l'État, même lorsque la sécurité nationale était en cause. » 
Alors qu'une campagne populaire sans précédent réclame un pardon du Président Obama et que le film d'Oliver Stone sur la vie de Snowden circule largement, le point de vue du Washington Post réclame pour sa part des poursuites judiciaires faisant sienne la posture du gouvernement américain. Reniement des plus dommageables, le Post ayant lui-même publié une série d'articles d'enquête sur l'espionnage massif de la NSA, ce qui lui a valu un prix Pulitzer. Il se place ainsi, conclut Myles, « [...] en rupture marquée avec les idéaux de défense des libertés civiles dont les médias traditionnels sont habituellement les gardiens. »

Caricature de Pascal, Le Devoir, 21 septembre 2016.








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