Lire Quignard, c'est s'ensauvager. Avec de la braise dans la bouche.
Avec des histoires sublimes, à coucher dehors. C'est errer dans le bois,
puis dans sa chambre, de Claude Simon à Saint Augustin. C'est débouler
dans le grec et le latin. C'est voyager au Japon. C'est habiter la
gueule des bêtes, des vivipares. C'est défier la dimension du temps.
C'est un peu comprendre le jadis, la solitude, la musique, le soleil sur
la peau plus que l'eau, puis la chimie des larmes, le double sens, le
sang, la honte dans le mot abandonné, les ailes dans s'abandonner. Lire
comme le jaillissement de tous les matins du monde. C'est être tout nu.
Je n'ai rien dit.
cf. Diacritik, 14 décembre 2016.
https://diacritik.com/2016/12/14/pascal-quignard-bonnes-feuilles-du-dictionnaire-sauvage/
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