21 avril 2018

Faire vieux os du monde

Je crois bien que je vais forcer
la note celle du jadis de Quignard
pour les traces matinales du chasseur
dans les lignes de la main
et l'icelle de Perrault
pour la vérité du cinéma
qui dégouline de jeunesse
à Venise-en-Québec;
les ambiances de bon pain
à la Randy Weston sur le piano
Self Portraits, the last day
pluie averse, soleil brûlant,
ténacité, très très lentement
comme une rigole qui reste
souveraine joyeuse lumineuse
au creux de la caverne
pour murmurer le monde,
ses bêtes et ses " monstres "
pour dire comme mon petit-fils.

" Depuis toujours, semble-t-il, nous revenons de la forêt avec des récits où nous détaillons les trajets et les bonnes prises, et aussi les difficultés surmontées, puisque nous sommes là pour raconter. Depuis toujours l'ours, le caribou et autres gibiers, ramenés au campement, laissent un sillage de récits qui les rattachent à la contrée sauvage. Dans les premiers temps, nous avons dessiné ces récits sur la surface d'une omoplate à l'aide d'une branche calcinée, mais bientôt nous attendons que les récits jaillissent de la surface. Nous portons l'os plat à la braise du poêle, pour y faire apparaître des traits, avant même de partir en forêt. Pak ! Pak ! l'os craque. Telle est la poésie dans l'aplat du langage, elle s'efforce de faire surgir la carte brûlée de l'événement du monde. "
- Michaël La Chance, Mashteuiatsh, [mytism] Terre ne se meurt pas, Triptyque, 2009, p. 128.
#napomo #monapo

Aucun commentaire: