26 février 2019

La « riche » culture du capitalisme

« Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent »
- Louis Aragon

Au-delà des critiques connues du capitalisme à titre de système économique, il est ici question, et c’est bienvenu, de la culture du capitalisme, c’est-à-dire de la manière dont nos vies sont organisées au ras du quotidien sous l’impulsion mur à mur de la théorie de la valeur axée sur le profit. Le résultat est notamment l’endettement généralisé : il faut s’endetter pour se loger, pour s’instruire, voire pour manger et se soigner. Vivre, dans cette culture du capitalisme, c’est acheter. Et donc, il faut payer pour vivre. C’est une culture extrêmement contraignante et violente pour les individus atomisés, nous dit en substance Dalie Giroux, professeur à l’École des études politiques de l’Université d’Ottawa.

Dansez-vous la callapsolophie?

Après nous le déluge, comme le clame Peter Sloterdijk? N’ayant pas lu ni effleuré les « callapsologues » en vogue (Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Gauthier Chapelle...), beaucoup de fils à rattraper en ce qui me concerne. J’apprécie néanmoins ce travail critique de Daniel Tanuro retroussant ici des dérapages à gogo qui frétillent à l’enseigne de l’extrême-droite et du n’importe quoi régressif, alors que, sur le seul plan de l’écologie, les solidarités multiples et l’effort de raison exigent tant d’énergies pour comprendre et se sortir de notre façon de vivre dans les sociétés du capitalisme avancée. Question de climat! Humble lecteur, il m’importe de distinguer dans la discussion la nécessaire décroissance conviviale d’avec les pyromanes du no future. En passant, j’aime beaucoup l’exergue citant Ernst Bloch et ne lirai plus Carl Jung avec les mêmes yeux.
« Le regard tourné vers l’avant est d’autant plus pénétrant qu’il est conscient. L’intuition, authentique, se veut nette et précise. Ce n’est que si la raison se met à parler que l’espérance, vierge, de toute fraude, recommence à fleurir. »