29 septembre 2006

L'arbre est dans mes feuilles



Jean-Paul écrit :

«… les sous-bois aux odeurs de saules …
Uslar Pietri débute L’homme que je deviens par un recueil intimité où le premier poème arbres fait le bilan des arbres de sa vie : le manguier de mon enfance, … le saman au nom de prince … , tout châtaignier porte en lui un après-midi d’automne à Paris …, j’ai vu le pin du Vermont …, il y a un arbre taillé dans le viel argent, le plus oxydé aussi, c’est l’olivier de Castille et d’Italie …

Alors j’ai cherché cinq arbres de ma vie qui pourraient être poésie et j’ai bien sûr commencé par le chêne si généreux en gland dont l’homme ne peut rien faire directement, et en face le pêcher qui serait l’arbre de mon enfance si généreux en fruits délicieux quand ils sont cueillis mûrs, et pour rester chez nous, le peuplier pour le contact qu’il suppose avec la rivière, sans oublier un retour à un autre arbre fruitier, le poirier pour l’élégance qu’il représente quand il est installé adroitement sur des fils. Pour le dernier, j’aurais voulu chercher celui d’un ailleurs, le manguier du Pérou par exemple ou l’érable du Québec, mais je reste encore avec les arbres de ma jeunesse, le noyer, un autre arbre domestique mais si peu cultivé... À ce jour, je n’ai jamais vu de champ de noyers.

Aurais-tu cinq arbres de ton côté ?»

*
Cher J.P.
Sais-tu ce que j'ai fait hier même dans ma cambrousse? Et ce n'est pas arrangé avec le gars des vues! J'ai transplanté deux petits érables. J'ignore si j'ai bien fait ce qu'il faut car c'est assez délicat les érables.

Je dirais que les arbres de ma vie sont ceux que j'ai planté. C'était un jeu pour moi quand j'avais 13-14 ans. Si bien qu'aujourd'hui je suis en présence de ces grands sapins presque matures avec de gros orteils qui rentrent dans le sol, un mélèze et un cèdre de la même période, d'autres arbres plantés il y a 10 ans ou plus récemment, etc. En ville, il y a un tilleul magnifique et un chêne sur le terrain. À Granby, mon beau-père m'avait donné à transplanter deux pruniers qui ont beaucoup fourni et beaucoup vieilli. Mais la plupart des autres arbres de ma vie vont me survivre. Je les aime tous beaucoup et je m'étonne de ne pas en avoir plantés davantage.

6 commentaires:

Nina louVe a dit...

Ayant apprécié votre commentaire laissé sur les carolinades, je viens vous visiter."Ce qui nous fait faire ou accepter des comportements de déconnectés suicidaires." Vous visez juste, le drame il est justement là, dans le je m'en foutisme et l'indifférence.
Et pour les arbres, je prévois en planter 2 d'ici la fin d'octobre.

Onassis a dit...

Je n'ai jamais planté d'arbres. Ah que j'aurais aimé être plus proche de la nature. Mes mains sont complètement inutiles, si ce n'est pour pianotter sur un clavier. Un citadin. Un parfait citadin, voilà ce que je suis !

Jack a dit...

@Nina, merci et bienvenue à Train de nuit! Il y a de l'indifférence, il y a aussi un manque de ressources : en Indonésie par ex., une tonne de sacs de plastique se retrouve à la mer, partout. Ici, plusieurs agriculteurs sont concernés mais n'arriveront pas tout seuls à transformer la machine de production qui est aussi une machine de guerre alimentraire à l'échelle du globe... Il y a du romantisme hérité de Rousseau qui nous fait voir l'arbre, mais pas la forêt. Il y a surtout l'idée que la nature est extérieure à nous, qu'elle est là pour satisfaire nos besoins, y compris les multiples faux-besoins en transports, communication, vêtements, etc. Abîmer la maison commune(l'éco...logie, l'éco...nomie), cela ne nous touche pas, croyons-nous. Malgré les évidences et les connaissances. J'ai lu quelque part : «La façon dont on traite la nature dépend de l'idée qu'on s'en fait.»

@Onassis, tu viens de la mer, donc de l'origine. Il n'y a pas plus nature que cela. Quant à ce qui passe et s'imprime dans tes mains, c'est de la culture, non?

Onassis a dit...

Oui, la mer, c'est la plus belle chose que j'aie connue, la plus romantique de mes amies, la plus silencieuse de mes confidentes..

Ce qui passe par mes mains, de la culture ? Ce serait trop prétentieux que de le croire. Ce n'est que de la p'tite bière. La culture est ailleurs. Chez les personnes cultivées. Je n'en suis pas une...

Jack a dit...

Je voulais seulement dire que ce qu'on sait faire de nos mains est plus lié aux occasions qu'on a eues, aux contextes, aux modèles... Je ne crois pas aux mains inutiles. Quoi que moi et la menuiserie, plomberie, etceterie...

Onassis a dit...

Alors, on a un point en commun. Le bricolage, ce n'est pas ma tasse de thé.