08 septembre 2006

Turbulence et nuit blanche



Dans l'entre deux du noyau.

Lecture de l'Amitié de Maurice Blanchot, Gallimard, 1974.

«Comme si écrire n'était pas ce qu'il y a de plus innoncent, c'est-à-dire de plus dangereux.» (p.76)

«La littérature est peut-être (je ne dis pas uniquement ni manifestement) pouvoir de contestation : contestation du pouvoir établi, contestation de ce qui est (et du fait d'être), contestation du langage et des formes du langage littéraire, enfin contestation d'elle même». (p.80)

5 commentaires:

Onassis a dit...

Je suis d'accord avec toi Jacques, la littérature est une contestation, une rebellion, contre tout ce qui nous entoure. Sinon, je la croirais vaine. Une belle plume sans combat, sans principes, est une plume qui ne tarderait à se faner.

Karo Lego a dit...

Comme elle est intéressante cette réflexion de nuit blanche turbulente. Et comme il est intéressant de réfléchir au fait que l'écriture est là pour contester, jusqu'à se contester elle-même. Pour moi (de façon bien personnelle), je dirais que l'écriture est une façon intrinsèque de tuer le temps machinal sans quoi c'est lui qui me tue par son absurde cadre social, gouverneMENTAL...

Autres très excellents points que tu soulèves également dans la section commentaires lorsque tu parles de machine éditoriale occidentale. Et comme dirait l'un de mes très bons amis: les mots ne valent rien s'ils ne sont pas soutenus par les actions justes qu'ils défendent, contestent etc. Mon ami me pardonnera si je l'ai mal cité. Mais l'idée y est.

Jack a dit...

On peut penser aujourd'hui que les voix libres du monde nous viennent presque essentiellement de la littérature. Mais j'aime bien la prudence de Blanchot : «La littérature est peut-être (je ne dis pas uniquement ni manifestement) pouvoir de contestation...» En effet, la machine éditoriale de l'Occident est d'abord au service de l'argent alors que la compétence même de lire, pour dire comme le paranoïaque Philippe Sollers, se perd. Que vaut la révolution sans le dialogue entre les hommes? Que vaut le pouvoir contestataire de l'écriture - et donc une certaine complexité inédite de la forme et du fond -, si la capacité des lecteurs est dopée par le flux des images, l'immédiateté des codes de la pub, de la mode, du discours politique arrangé avec le gars des vues?

9/9/06 13:35

Anonyme a dit...

J'avais beaucoup réfléchi sur la définition de l'amitié, selon Blanchot, sur la distance à garder pour ne pas s'approprier l'autre et toujours respecter son altérité. Ce texte m'a beaucoup apporté.

Anonyme a dit...

Bienvenue Vy!