Est-ce un cliché enrubanné de mépris ou de méprise? On a déjà dit en regard de la grappe des musiciens de jazz de Montréal : à l'Ouest émergent des pianistes fabuleux, à l'Est des batteurs!
Primo, Bernard Primeau était bien un gars de l'Est, voisin de Nadon, le Roi du drum, contemporain de Donato.
Primo, il était bien un batteur énergique. Fonceur. Organisé. Des cabarets de l'ombre avec Pierre Lalonde jusqu'au grand Oliver Jones chez Biddle's, une trajectoire exemplaire. En 1996, il enregistre Oeuvres de Félix Leclerc (gagant du Félix jazz en 1997) par amour pour Félix et par désir de faire aimer le jazz. Onze disques en tout, le dernier lancé hier au Gesù à titre posthume au lendemain du départ de l'ultime Grande tournée d'où l'on ne revient pas de sitôt, à moins que sonne la fermeture, la fin du monde de tous les clubs de jazz de la terre.
Son train, son roulement continue...
Je l'ai vu au Gesù ou au Spectrum, je ne sais plus, il y a quelques années lors du Festival de jazz. Un show impeccable avec son quintet. C'était, il me semble, pour souligner ses trente ans de carrière. À la fin, manifestement ravi, il est revenu seul sur scène inviter ses parents et amis «et tous les spectateurs» au resto pour fêter cela! J'ai alors vu de quel bois se chauffait ce petit homme trappu et intense.
Bernard Primeau, batteur de fond. Salut!
Crédit photo : Primeau à Iqualuit en 2001.
http://www.nunatsiaq.com/archives/nunavut010131/nvt10126_17.html
6 commentaires:
Salut Primeau oui. Dites-moi Jack, êtiez-vous allé au restaurant ?
Je crois avoir déjà échangé quelques paroles avec Primeau chez Biddle's, mais je ne le connaissais pas personnellement. J'aurais été mal à l'aise de me joindre à sa grande famille. L'invitation était toutefois sincère. Primeau, comme beaucoup d'artistes, était un être fraternel. J'aime les artistes pour cela.
Ouf! J'ai eu chaud en lisant votre article: je pensais que Primeau avait passé l'arme à gauche!
Update: eh ben non! Il est parti pour le dernier voyage. RIP Bernie. Je l'ai vu souvent, dans plusieurs groupes. Un gars honnête, travailleur. C'est toujours les meilleurs, ceux-là.
Tout à fait.
Désolé de t'avoir annoncé son départ. 67 ans. On dépose les valises remplies de baguettes et de balais. Il s'en servait de ses balais, non? Terminus. As-tu entendu des extraits de son dernier qui voisine le classique? De toute beauté.
Oui il balayait comme tous les grands. Je n'ai malheureusement aucun enregistrement, as-tu des suggestions?
Je suis plus free jazz qu'autre chose, par contre. Le premier album de Normand Guilbaut est une perle.
Guilbault, un grand grand slaque!
Il passe son Mingus au Up Stairs ces soirs-ci.
J'ai rien de Primeau! Je vais fouiller. Il aimait, je crois, le jazz classique avec des arrangements fignolés et de tours de piste bien structurés. N'a-t-il pas fait quelque chose avec Yannick Rieu où le trajet est plus improvisé-libre? Est-ce Virage? Je vais fouiller.
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