05 février 2007

Métissage mon coeur danse













En attendant de visiter la fondation Jorge Amado (1912-2001), émouvante maison bleu vif,

paraît-il,
au centre historique de Largo do Pelourinho
où on y rassemble «la totalité de l’œuvre du plus célèbre écrivain du Brésil», voici quelques extraits d'interview parus sur le Web Humanité (1993).

-La culture nationale brésilienne est effectivement un réel mélange des cultures, indienne - plus pauvre chez nous que les civilisations maya ou aztèque -, de l’Europe savante et d’Afrique. Peut-être que l’Afrique est notre oubli : si vous voyez passer une femme dans la rue, nos danses, si vous écoutez nos chants, les Noirs nous ont sauvés de la mélancolie portugaise. Si vous pensez à l’admirable peuple portugais, la joie est presque un péché, sans doute à cause du catholicisme. Ils sont plus tournés vers la mort que vers la vie. Pour les Noirs, ni le péché ni l’enfer n’existent. Seule compte la vie. Le syncrétisme religieux a également permis aux Noirs de porter leur culture en avant, de conserver leurs valeurs. Les parents de ma femme, Zélia, étaient des émigrés italiens. Culturellement, elle est brésilienne, elle n’est pas européenne. Que ce soit à la maison, à Lisbonne ou en Angola, elle est plus chez elle qu’en Italie.
- Il y a peut-être là une clef pour expliquer pourquoi Jorge Amado est quasi considéré comme un saint à Bahia ?
- Je suis considéré comme une personne. Ici vous dites « maître ». Au Brésil, à Bahia on me dit : « tu », « Jorge » ou même tendrement « Jorgio ». Comme les écrivains ont plus de présence positive que les hommes politiques, ils ne sont pas corrompus. La littérature étant tournée vers les problèmes du peuple, ce dernier les reconnaît. On nous estime. L’an dernier, pour mes quatre-vingts ans, il y a eu une vraie fête populaire, d’amitié, sur la place au centre de la ville. On ne connaît pas encore le respect au sens européen mais l’amitié, l’affection, une complicité entre les écrivains, les artistes et les gens du peuple. Les opinions politiques comptent également. Toute ma vie j’ai été un homme de gauche, membre du Parti communiste durant des années, député à la chambre dans le premier groupe communiste. Même les écrivains qui ne sont pas de gauche mais sont honnêtes bénéficient de cette amitié. Là est la différence entre la culture dans un pays du « troisième monde » et dans un pays du « premier monde » comme chez vous. Ici, elle est une chose solide. Vous marchez dessus, comme sur les pavés de Paris. Là-bas elle est toujours en ébullition.»

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Cher Jack, je serai ce soir au O Patro Vys, pour le lancement de 3 poètes, venez en grand nombre,...je devrais être de la prochaine cuvée en octobre....j`y réciterai ce soir de mes meilleurs poèmes dis romantiques...j`aurais vraiment aimé que tu y soit...Je serai aussi au micro-libre du fva ( pour la troisième fois en une semaine) ce jeudi...venez aussi y en très grand nombre, car c`est soirée sont vraiment uniques et très spéciales....Longue vie a trian de nuit....Mer ci de m`avoir laissé prendre votre train cher ami-poète.......Yvon Jean....Noires Poésies.....

Christian Roy, aka Leroy a dit...

malgré la grosse pile de libres qui dort sur mon gros coffre bleu, tu m'as donnée le goût de lire jorge amado.

merci, je t'en redonnerais des nouvelles.

en attendant, j'ai fini verre cassé d'alain mabanckou, très très bon, stimulant, vif, baveux, comme je les aime.

Christian Roy, aka Leroy a dit...

ouf on repassera pour l'orthogaffe...