22 avril 2007

Jour de la terre, échange de vers


Je vais remonter à l'envers

un échange de courriels
avec René Merle

qui cadre bien en ce dimanche
qu'on n'oubliera pas complètement d'avance,
du moins, je l'espère.

Vous souvient-il que l'an dernier
le Jour de la terre était aussi marché
pour Orford?

Voici donc à brûle-pourpoint ou, si l'on préfère, on peut commencer par la fin en se rappelant ce vers
d'Aragon : «C'est de la mort que renaît toute chose».

Une p'tite shot de poison à l'uranium avec ça?

22/04/07, 12h33
Pas de soucis (formule envahissante dans le vieux pays) pour les guillemets. Je les avais cadrés. Des fois le Poète parle pour nous, des fois on parle pour Lui, et ça se balance bien mieux que chez les cuistres dérouleurs de citations, oh que j'aime pas ceux qui pensent par procuration. Mais Machado... Total respect, comme disent nos ados anglicisés jusqu'à l'os. Heureusement que la poésie est là pour m'(nous?) empêcher de radoter sur son nombril. Allez, je te livre une dernière citation, pour te dire mon état d'esprit. Tiré d'une vielle copla flamenca. Qui explicite le droit à se cadenasser..., et pourtant l'envie de chanter de soi...
R.
Esto que me está passando
se lo contaré a la tierra
cuando me estén enterrando...

Ce qui est en train de m'arriver
je le raconterai à la terre,
lorsqu'on m'enterrera...



22/04/07, 10h34
Bien dit!
Je me rends compte que les guillemets auraient dû rester bien visibles dans l'envoi précédent où je cite le poème de Machado que je corrige ici :

«Tout passe
et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer(...)»

22/04/07, 04h53
Celui qui marche sur l'eau
Obstiné
et désinvolte malgré tout
Sait qu'il ne fait pas de miracles
Et l'aileron des requins lisses
Ne lui montre pas le chemin
Amicalement
R.

21/04/07, 23h46
Bom Dia,
Não sei, Amigo
Mas ao horizonte
pássaros, crianças, poètes e da água...
dans la bouche
Antonio Machado / Richard Desjardins :
«Caminante, no hay camino, se hace camino al andar.»
«Chemineur, il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant.»
J.

Tout passe
et tout demeure
Mais notre affaire est de passer
De passer en traçant
Des chemins
Des chemins sur la mer
Voyageur, le chemin
C'est les traces
de tes pas
C'est tout ; voyageur,
il n'y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant
Le chemin se fait en marchant
Et quand tu regardes en arrière
Tu vois le sentier
Que jamais
Tu ne dois à nouveau fouler
Voyageur! Il n'y a pas de chemins
Rien que des sillages sur la mer

11/04/07, 12h03
Bom Dia,
Obrigado para o barulho PQ, ADQ, PLQ ...
Queria saber o caminho para esquerda, sempre a direita ? Havemos de
chegar a tempo ?
Até logo
R.



Antonio Machado Ruiz, poète, 1875-1939.
Victime du franquisme.

Photo tirée de Remue.net, site français de création littéraire et de critique, «fondé par François Bon et animé à présent par un collectif». L'adresse Web est difficile d'accès.

Photo du dessin, en haut de la page : Danny Barthélémy, Regards croisés

3 commentaires:

Karo Lego a dit...

Joyeux jour de la Terre et qui ne passe pas sous silence avec ce partage de correspondance entre le Merle et Jack qui nous rappelle Machado, qui nous rappelle la vie.
Hymne, ranime.

Nina louVe a dit...

Hier les vers
To date les heures
Compte
Conte
parle Merle
jase corbeau

pis bouge
en rouge
en or
en noir
en eaux



comme dirait K my hero gazz, you are linked mister Jack

Jack a dit...

Au vol, référence sur Machado :
Juan David García Bacca
Invitation à philosopher selon l'esprit et la lettre d’Antonio Machado, éd. de l'Éclat, 1994.

«(...)Juan David García Bacca s’est toujours employé à réconcilier philosophie (...)et poésie. L’étonnant ouvrage qu’il consacre à Machado nous invite à lire la philosophie du plus grand poète espagnol, mais aussi et surtout à apprendre de la poésie ce qu’est – ce que devrait être –, le questionnement philosophique sous toutes ses formes. « La parole est une opération de logique formelle », écrit Bacca et la parole poétique de Machado, exemple de logique poétique absolue, est, dans son essentialité, un accès au sens philosophique originel de l’homme, si tant est qu’on veuille bien voir et reconnaître, au lieu de simplement regarder et connaître.»

Source : éclat.net
http://www.lyber-eclat.net/collections/philo.html#garciabacca1