23 avril 2007

Lettre du Brésil

Il faut lire la lettre de soleil qui suit en imaginant l'accent brésilien de mon ami Claùdio sur chacune des syllabes. Comme un accent tonique sur le dos des noires et blanches.

(Rita, si tu viens sur le blogue et lis la présente, tu peux passer par-dessus le passage rêvé de la vue par la fenêtre... Fenêtre que je connais, d'ailleurs... Ce n'est que mise en scène d'un gars trop occupé, mais Brésilien néanmoins, c'est-à-dire avec toujours une noce à rattraper.)



Claùdio, toujours busy, même quand on prend un coup! Foto : Jack.


Oi...!
Tudo bom?

Comment ça va mon ami? Ici, nous sommes toujours sous 30 dégrés. Le chaufement de la planète, nous le sentons dans la charme des tropiques. Les étés ne finissent plus jamais .

Excuse-moi de ne réussir pas d'être un ami présent, de ne pas envoyer souvent des messages, etc. Mais, mon gars, je travaille encore plus fort depuis que je suis entré dans la FAC (...) Quand j'arrive à maison, parfois, comme aujourd'hui, je travaille encore deux ou trois heures pour réussir d'accomplir les tâches de consultation pour le gouvernement. Il y a tellement de choses à faire que j'ai peur d'oublier définitivement le restant de ma vie: mon théâtre, ma poésie, mes programmes culturels, mes amis. La tranquillité que j'ai eue au Québec, il semble de plus en plus un souvenir distant, mais je peux sentir toujours le parfum doux et pourri des feuilles des érablières en train de fondre dans le boue joyeuse du printemps. Et je te jure mon ami, ça me manque.

Le 12 mai, je pars vers la Belgique, je vais représenter le Brésil dans une réunion d'experts en éthique de la recherche organisée par le Parlement européen (plutôt par la manque de experts dans le domaine au Brésil que par mes mérites) et la tâche me fait trembler. Le 16 mai je vais à Lisboa, où je parle sur l'éthique de la recherche au Brésil dans l'institut de Médecine Tropicale. Tout ça c'est profondément stimulant du point de vue professionnel, mais ça me fait travailler comme un fou. Et ce n'est pas juste l'Éthique appliquée que j'aime dans la vie. En fait j'aime bien plus avoir le temps pour voir passer à la fenêtre les fesses des femmes brunes de ma terre sans rien à penser, de fumer mon pétard et lire un livre qui n'informe rien, de prendre une batida de gengibre dans le marché populaire pour faire le monde tournoyer.

Rita visite souvent ton blog et me donne tes nouvelles et me lis tes textes. Pedro parfois pose des questions sur toi, ta maison, tes enfants, ta voiture. Moi, je pense aussi souvent à toi, surtout quand je trouve des choses à la rue, lesquelles tes yeux d'enfant et de poète auraient aimer voir.

Toi, tu auras toujours une maison dans cette Amérique si différente de celle du Nord. Quoi faire si nous aimons les deux?

Bye...!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Jacques, j'ai écris si vite à toi aujourd'hui, je ne fais aucune correction, j'imagine que le Français du message était terrible et toi, tu a la courage de publier cela. Tabarnache!

Merci aussi de mettre de la bonne poésie dans cette ma soirée pleine de normes et de calculs

A+ mon cher ami,