24 août 2007

Orientation par les têtes grenues
















Les murs de pierres si gris,
parfois lichés de vert
semblent parler une langue
incroquable
avec un écrit de barbara, une mécanique
venue du fond du ventre de la terre

Parfois tachetées de brillants d'or,
les petra murmurent au soleil
et ne fendent pas tant que cela
sous les morsures allongées de l'hiver
car filles de vent et de l'eau,
elles ont la mémoire du feu

Sous chacune des prunes d'étoiles entassées là,
coagulées pour des siècles de frontières,
il y a une cuisse, un bras qui s'est dépensé,
une main s'est frottée à la tête dure
de ces dormeuses de vals courts

C'est qu'il faut bien naître en quelque part
et l'homme ressemble au cheval de trait.
Il faut tasser l'ancien temps de magma,
faire de la place au jardin, à la prairie,
semer cailloux, choux, hiboux...

En somme, toujours la sculpture est là...

Voyez!

Les murs de pierres si gris
avec ses osselets, ses vieux piquets,
ses broches de rouille de naguère
laissent parfois des traces
intangibles
de tendresse

un bras cassé,
une main droite ouverte, veinée
pointant vers le ciel,
c'est-à-dire vers le sud.


Photo : jd, Béthanie, canton d'Ely.

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