Je remonterais volontiers la filière prolifique de ce promeneur des rues de Montréal en parlant d'un essai antérieur :
GERBER, Alain, Portraits en jazz,
Renaudot et Cie, 1990.
Dans mes boules à mythes, il y a bien, en effet, quelques pages qui se gerboisent encore au pays du jazz entre le chiendent et les signes dans le ciel.
Ici, on trouve d'abord une belle préface de Gilles Anquetil qui fait claquer d'entrée de jeu la passion de vivre, d'écrire, de faire circuler les histoires de jazz.
Quand le jazz est là, la pensée ne s'en va pas... C'est là aussi le propos. Jazzmen et philosophes. C'est vide ou plein? Violet ou carreauté? Le populaire et le savant comme aiment à le pratiquer les Italiens? On pense aussi à ce qu'un Boris Vian a pu risquer si magnifiquement dans les années 50.
Aussi, traçant l'évolution de cette passion de jeunesse et des cavaliers dont Gerber est le héros, on voit bien que son parcours fut galvanisé par les débats des années 1965-1980 où l'on associât toutes les frénésies.
Le télescopage idéologico-esthétique dont il est question ici fut bien représenté à Montréal par un Bison Ravi qui chinait du am stram gram dans sa bouche de picoleux : Marx, Deleuze, Lacan avec Coltrane et nicotine extrême...
Puis Gerber se fait plus littéraire... Il a depuis 2001 entamé une série de romans-jazz (pas encore lus) avec Chet, Charlie et Lady Day qui passent eux-mêmes à l'état de personnages...
J'aime bien enfin quand il est dit que le jazz est une école de la complicité. Du coup, je retrouve Serge Truffaut qui, à l'aube du Festival International de Jazz de Montréal de 1992, écrivait à peu près ceci dans son Devoir natal : dans cette galère, il s'agit d'être complice.
Complices : n'ayons point peur de perpétrer!
2 commentaires:
Je ne suis pas fan de Jazz (je n'ai jamais trouvé personne pour m'y initier en douceur),mais cette chronique et surtout ce SUPERBE titre me le fait rudement regretté.
Cher Rimo,sur les sentiers du jazz, on est rarement seul, même dans sa tête de Bekett, même dans sa bouche de Bechett.
Sans doute le titre siffle-t-il comme une pierre lancée au-dessus d'un lac, mais je dois payer rubis sur l'onde mes dettes d'impro. Voici quelques standards:
Vieux jazz est le surnom de l'écrivain québécois et homme de radio Gilles Archambault qui anima pendant des années, tous les soirs à 22h00, Jazz Soliloque. J'adorait cette émission. Pour un littéraire, il a un style peu loquace. C'est dire qu'il servait remarquablement bien la musique en puisant dans son impressionnante collection personnelle.
Jazz sur le Vif était aussi le titre d'une ancienne émission de radio qui laissa quelques enregistrements de disques lors de concerts live. Je constate que Radio France a aussi le même
titre... Voilà.
Publier un commentaire