Vers Courcelles
et son pluton granitite,
sa rivière aux Bleuets,
ses cowboys devenus muets dessinateurs
Il y a eu un peu beaucoup de brousse
dans le paysage de notre imaginaire
Imaginez, un vieux snoque
invité par les Bido et les Nico.
C'est une chance!
Car sans farce, je crois
à l'égalité des marcheurs
même si je sais
qu'ils vont m'enterrer
de quolibets gentils
pour toujours
quolibet n'est pas le bon mot
Se retrouver entre nous avec une carafe de joie
c'est-à-dire entre Irlandais
au Griffintown Café
On m'aurait dit Courcelles
1848
entre Abénakis sous le tipi
pour prendre un pich
ou une chique de je ne sais trop quoi,
tout autant plumitif
je suis caméléon!
et j'ai mon passeport gaspésien
quand il fait froid dans la tête
C'était une soirée
où les fenêtres sont ouvertes
on parle, on parle
il nous manque toujours des mots
jamais d'allumettes
on veut parler de Fernande
quand je pense à Fernande
je pense à Brassière...
je veux dire Bras de sens
On veut parler de Fernande St-Martin,
renarde du Refus global,
sémiologue, gueule de liberté
et c'est même pas sur le bout de la langue
On veut parler de Serge Lemoyne
On veut parler de Serge Lemoyne
artiste tripeux bleu blanc rouge
originaire de la porte des Cantons-de-l'Est,
c'est-à-dire Acton Vale,
mon pays,
façon de parler,
pis ça ne nous vient pas
on a le nom de Lamothe dans la tête
« Willie, c'est autre chose »,
dira Nico
Alors, on passe à autre chose
On se dit que c'est le grand âge
On vide un autre bock
On voudrait parler du ciel d'Anselm Kiefer...
On se dit que les arbres dans l'Ouest-de-l'Île
sont plus jaunes d'oc que ceux de l'Est
question d'espèce
que c'est joli
La vessie est plus qu'une lanterne
c't'un gyrophare croisant le faisceau de la Place Ville-Marie...
Alors, passé minuit,
on pisse a capella
en revenant
sur la rue Notre-Dame
dans un carré vague
où il y a encore des fleurs soleil
puis à nouveau sur la rue Gustave-Bleau,
sous un arbre,
en se demandant s'il est parent avec Jos
On se dit que les pôles ce soir
sont bien arrosés de paraphes
et que vraiment,
ça adonne bien d'être
à Montréal
entre émigrés.
La Sainte-Flanelle a gagné 7-4
aux Carolines
Dans le dernier métro attrapé de justesse
on se dit joyeusement
que c'est l'âge, la boisson, l'ivresse...
Ah! oui, on parle des McGarrigle,
de la violence
de la création
de la pauvreté...
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et Lajeunesse
«Il y a un arrêt...».
5 commentaires:
Y'a que toi pour dire comme ça les paysages, le monde, l'histoire, le microcosme du bonheur, des heures lueur de soleil entre là-bas et demain entre today et icitte, entre toute pis rien, entre grands petits et petits grands... Tu regorges de vie. Vent de goût de vie. Quand je te lis, j'ai le goût de la vie.
c'est vrai que tu nous fais voyager et en plus ça coûte pas cher.
et la mémoire nous joue des trous quand on a trop d'Irlandaises dans les jeans :)
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j'voulais enregistrer ce texte
et poster le lien, la ; mais je
n en ai rien fait, j'me suis dit
que ç'aurait fait prétentieux.
je l'eus fait car je l'ai aimé
by the way.
aurais-je un jour la chance
de l'entendre de ta voix ?
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Merci! Tu as une sapristie de bonne voix. Ne te retiens pas! Les lectures des autres, ce sont des cadeaux.
Karo, merci! Partir c'est mourir un peu, fermer les guillements, mais tes si bons mots de toujours attrappent au plus près le vrai beau train de la vie, pas la vie rêvée, la vie partagée un peu beaucoup passionnément.
SuperK, merci! je ne voudrais surtout pas empirer mon cas avec ces Irlandaises...
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