22 mai 2008

Littérature : littérature




Il sévit, je trouve, un peu à la manière du regretté chroniqueur Robert Lévesque, en ce sens que son propos littéraire ouvre toujours de grandes fenêtres, laisse des traces de lectures stimulantes et non pas seulement la brillance du savoir faire de l'écrivain qui s'écoute écrire. Voici une plume qui se mouille, qui donne un point de vue et qui engage, ce qui n'est quand même pas si fréquent dans le roulis roulant des pages culturelles.

Je commence toujours ma lecture d'Ici par les articles de Maxime Catellier qui est aussi le jeune chef de pupitre de la section des Arts de cet hebdomadaire montréalais gratos.

Un jour, j'aviserai en parcourant ses recueils, entre autres parce que le surréalisme, il en connaît un bout, demeure à mon sens une formidable ascendance, un soupirail, une mine du côté de la surprenance.

Question de piqûre au-delà du «soleil qui sent bon» pour dire comme le poète Biz, j'aime personnellement encore découvrir qu'à tout instant les mots peuvent débouler comme une cordée de bois dans la chède aux pensées sans fin. Alors, il se passe quelque chose, en effet.

Catellier, le poète, vient de publier Bancs de neige aux Éditions L’Oie de Craven et il participera au 9e Marché francophone de la poésie de Montréal qui se tiendra du 29 mai au 1er juin .

Dans sa chronique de cette semaine sous le titre Chemin faisant où il recense le dernier essai de Nancy Huston (L'espèce fabulatrice), Catellier, de loin en loin, pose son sujet en rappelant d'abord le travail de réflexion d'Annie Le Brun, exemple de cheminement, selon lui, qui donne à penser et renvoie au «puits» de la littérature «(...) littérature qui toujours saura nourrir l'esprit de la lettre sans pour autant saisir la chance inouïe qui s'offre alors à la pensée en marche. Celle de quitter les chemins tracés pour les bois sans nord où certains ont décidé de jouer leur sort.»
Ici, vol 11, numéro 33, 22 au 28 mai 2008, p. 52.

Crédits photo : Sirius-joe, avec son aimable autorisation.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Merci Jack! Ça fait toujours du bien de savoir que quelqu'un nous lit avec un œil avisé. Simplement remarquer que cette introduction servait surtout en mettre en parallèle deux attitudes qui pour moi sont fondamentalement opposées: celle qui place la littérature au-dessus de tout, et celle qui prend le risque d'en passer par la littérature pour agir sur la vie en tant que telle. C'est là, selon moi, que les pensées de Nancy Huston et d'Annie Le Brun s'affrontent.

Au plaisir!

Maxime

Anonyme a dit...

Merci à toi Maxime pour la remarque et bienvenue sur le Train. J'aime beaucoup l'image du bois sans nord...

jd