« — Relis-nous le livre.
— Je l'ai, imprudemment, égaré.
— Un colporteur avait, une fois, offert à mon aïeul un livre unique. J'en ai hérité. C'est peut-être le tien?
— Ouvre-le. Nous serons vite renseignés.
— Pas un mot n'y est écrit. »
E. Jabès, Le soupçon Le désert, Gallimard, 1978, p. 119.
***
Il y a plus de 20 ans de cela, l'ami Jean-Paul Damaggio, écrivain, polémiste, éditeur, homme de gauche, me faisait suivre par la poste ce qui est, sauf erreur, le premier recueil publié par le jeune Pablo Neruda (il a alors tout juste 20 ans), soit ses Vingt poèmes d'amour et une chanson désespérée (traduction en français, Les Éditeurs Français réunis, 1970). Ce recueil est un best-seller de la poésie contemporaine.
Je ne peux pas écrire cette nuit
« Puedo escribir los versos mas tristes esta noche.
Pensar que no la tengo. Sentir que la he perdido. »
Plus récemment, le même «pedler» de livres m'a envoyé Le Neveu d'Amérique de cet autre Chilien, l'excellent Luis Sepulveda. Certains passages de ces récits m'ont ému aux larmes, ce qui ne m'arrive pas souvent.
Au milieu de tous ces enchevêtrements et points d'ombre familiers de la poésie, avec ces aller-retour entre nos pays, avec ces livres, ces lignes, sillons traceurs de vie, labours et parallèles mis en commun, paroles nues, silencieuses, offrandes pour les yeux seuls déterrées par la mémoire et la persistance de dire, voici que Jean-Paul creuse à son tour en proposant une traduction d'un article de Sepulveda à propos de Neruda.
C'est avec émotion que je repasse par cet épisode triste et peu connu de la vie de Neruda, mais c'est avec plaisir que je vous signale tout cela, ces correspondances. D'autant que très récemment (Le Devoir, 8/07/08), on rapportait avoir découvert au Chili des poèmes inédits du poète à l'encre verte, datant de 1969 et qui sont dédiés à son dernier amour un peu beaucoup secret, Alicia, la nièce de son épouse Matilde Urrutia.
Jean-Paul écrit :
«Suite au compte rendu d’une rencontre publique avec Sepulveda en juin 2007, l’ami poète Jacques Desmarais me rappela que je lui offris voici des années le livre de Neruda (...). Je me suis dit qu’il devait être possible de trouver un pont Sepulveda-Neruda. Voici le texte de Sepulveda dont je vous propose la traduction (sauf pour les vers cités, car j’ai peur d’en trahir la force) et que je dédie à l’ami Jacques. Je le fais après avoir vu à Avignon un spectacle sur le facteur de Néruda.» (15 juillet 2008).
J'ai vu pour ma part au Quat'Sous, à l'automne 2005, la pièce Une Ardente patience adaptée du roman d'Antonio Skarmeta qui a aussi inspiré le film Le Facteur, réalisé par Michael Radford ,
mais que je n'ai toujours pas visionné à ce jour.
traduction dessous la mousse de Jean-Paul Damaggio
« Puedo escribir los versos mas tristes esta noche.
Pensar que no la tengo. Sentir que la he perdido. »
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Au milieu de tous ces enchevêtrements et points d'ombre familiers de la poésie, avec ces aller-retour entre nos pays, avec ces livres, ces lignes, sillons traceurs de vie, labours et parallèles mis en commun, paroles nues, silencieuses, offrandes pour les yeux seuls déterrées par la mémoire et la persistance de dire, voici que Jean-Paul creuse à son tour en proposant une traduction d'un article de Sepulveda à propos de Neruda.
C'est avec émotion que je repasse par cet épisode triste et peu connu de la vie de Neruda, mais c'est avec plaisir que je vous signale tout cela, ces correspondances. D'autant que très récemment (Le Devoir, 8/07/08), on rapportait avoir découvert au Chili des poèmes inédits du poète à l'encre verte, datant de 1969 et qui sont dédiés à son dernier amour un peu beaucoup secret, Alicia, la nièce de son épouse Matilde Urrutia.
Jean-Paul écrit :
«Suite au compte rendu d’une rencontre publique avec Sepulveda en juin 2007, l’ami poète Jacques Desmarais me rappela que je lui offris voici des années le livre de Neruda (...). Je me suis dit qu’il devait être possible de trouver un pont Sepulveda-Neruda. Voici le texte de Sepulveda dont je vous propose la traduction (sauf pour les vers cités, car j’ai peur d’en trahir la force) et que je dédie à l’ami Jacques. Je le fais après avoir vu à Avignon un spectacle sur le facteur de Néruda.» (15 juillet 2008).
J'ai vu pour ma part au Quat'Sous, à l'automne 2005, la pièce Une Ardente patience adaptée du roman d'Antonio Skarmeta qui a aussi inspiré le film Le Facteur, réalisé par Michael Radford ,
mais que je n'ai toujours pas visionné à ce jour.
traduction dessous la mousse de Jean-Paul Damaggio
2 commentaires:
Eh ben ! Toujours aussi plein de trouvailles... les mots dépoussiérés de leurs lieux lointains secrets discrets...
Il te faut voir le facteur. Je l'ai vu y'a quelques semaines. J'ai pleuré, sans doute tout autant que toi en lisant le neveu d'amérique.
amitiés grand Jack !
J'irai voir à La Boîte Noire sur Mont-Royal. Amitiés Karo la baladeuse.
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