Nicolas assistait au slam-poésie pour la première fois. «C'est Myriam que j'ai le plus aimée. Son slam sur l'inceste était dérangeant, mais c'était différent des autres.»
Ben oui! J'ai parlé de slam plus souvent qu'à mon tour, j'ai organisé des événements, fait des micros libres, j'ai entraîné du monde à en faire, mais voilà, c'était seulement la deuxième fois que je participais à la compétition en trois ans.
J'ai fait le texte Magnolias Blues, version écourtée. J'ai le sentiment d'avoir donné mon best et j'ai reçu vraiment beaucoup de commentaires élogieux des spectateurs. Je suis très satisfait. Mais je n'ai pas eu assez de faveurs chez les juges (c'est toujours baswell!) pour passer en seconde ronde ayant, en plus, un handicap pour un dépassement de 31 secondes!
L'ami poète et professeur Mario Cholette m'a fait remarquer que ce texte, écrit au présent, portait des références historiques
« lointaines » comme la guerre du Viêt-Nam et le Watergate, ce qui, aux yeux du jeune public - qui forme le jury en très grande majorité -, peut donner des allures de « vieux texte » rédigé il y a des lustres. Remarque intéressante. Je ne changerais pas un seul mot de ce texte, mais en termes d'effets de performance dans le cadre d'un slam, il est vrai que le contexte de la communication appelle plutôt à jouer le temps présent au présent.
Ceci étant dit, si on le voulait, on pourrait creuser la question à la façon des philosophes, comme, par exemple, avec l'italien Paolo Virno (Souvenirs du présent,1999), car il est par ailleurs assez préoccupant de constater que la culture de notre temps est vidée, acharnement à droite, de sa mémoire historique et de ses réflexes de lecture au sens large. Ceci étant dit le Jour du Souvenir!
Que l'on réfère à la guerre du Viêt-Nam alors que la guerre de l'Irak bat son plein, cela n'est pas seulement de l'ordre d'une décoration dans le cadre d'un texte et surtout pas une maladresse inconsciente. Ce n'est pas innocent non plus!
Mais encore une fois, en termes de rencontre avec le public, je comprends la difficulté que peuvent comporter les écrits par rapport à l'oral où c'est la charge de la spontanéité qui l'emporte, non pas les secrets et les bâtons de dynamite dissimulés en plans de nègres dans les lettres, non pas uniquement la finesse et la rigueur de l'écriture, et surtout, non pas seulement la poésie.
Quelques textes de réflexion commencent à poindre sur ces questions de fond dont un article à paraître dans Spirale par un écrivain slameur de Québec, Leroy K. May. Voir l'entrée dans son blogue intitulée Le soir où la poésie est morte, ainsi que les commentaires qui suivent. Il y a aussi un très beau texte sur le blogue de Mario Cholette intitulé Réflexion sur la poésie et son frère cadet. Enfin, pour faire le tour du chapeau, je signale dans Train de nuit un échange qui date de l'automne 2007 avec le Français Poétic Gladiator : Le slam en France vu par Poétic Gladiator.
Balthasar et Nina (elle a slamé). Tous deux préparent avec, entre autres, l'arteur Sylvain Gougeon, une soirée spéciale le 20 novembre prochain, au O Patro Vys. Annonce détaillée à venir très bientôt.Ben oui! J'ai parlé de slam plus souvent qu'à mon tour, j'ai organisé des événements, fait des micros libres, j'ai entraîné du monde à en faire, mais voilà, c'était seulement la deuxième fois que je participais à la compétition en trois ans.
J'ai fait le texte Magnolias Blues, version écourtée. J'ai le sentiment d'avoir donné mon best et j'ai reçu vraiment beaucoup de commentaires élogieux des spectateurs. Je suis très satisfait. Mais je n'ai pas eu assez de faveurs chez les juges (c'est toujours baswell!) pour passer en seconde ronde ayant, en plus, un handicap pour un dépassement de 31 secondes!
L'ami poète et professeur Mario Cholette m'a fait remarquer que ce texte, écrit au présent, portait des références historiques
« lointaines » comme la guerre du Viêt-Nam et le Watergate, ce qui, aux yeux du jeune public - qui forme le jury en très grande majorité -, peut donner des allures de « vieux texte » rédigé il y a des lustres. Remarque intéressante. Je ne changerais pas un seul mot de ce texte, mais en termes d'effets de performance dans le cadre d'un slam, il est vrai que le contexte de la communication appelle plutôt à jouer le temps présent au présent.
Ceci étant dit, si on le voulait, on pourrait creuser la question à la façon des philosophes, comme, par exemple, avec l'italien Paolo Virno (Souvenirs du présent,1999), car il est par ailleurs assez préoccupant de constater que la culture de notre temps est vidée, acharnement à droite, de sa mémoire historique et de ses réflexes de lecture au sens large. Ceci étant dit le Jour du Souvenir!
Que l'on réfère à la guerre du Viêt-Nam alors que la guerre de l'Irak bat son plein, cela n'est pas seulement de l'ordre d'une décoration dans le cadre d'un texte et surtout pas une maladresse inconsciente. Ce n'est pas innocent non plus!
Mais encore une fois, en termes de rencontre avec le public, je comprends la difficulté que peuvent comporter les écrits par rapport à l'oral où c'est la charge de la spontanéité qui l'emporte, non pas les secrets et les bâtons de dynamite dissimulés en plans de nègres dans les lettres, non pas uniquement la finesse et la rigueur de l'écriture, et surtout, non pas seulement la poésie.
Quelques textes de réflexion commencent à poindre sur ces questions de fond dont un article à paraître dans Spirale par un écrivain slameur de Québec, Leroy K. May. Voir l'entrée dans son blogue intitulée Le soir où la poésie est morte, ainsi que les commentaires qui suivent. Il y a aussi un très beau texte sur le blogue de Mario Cholette intitulé Réflexion sur la poésie et son frère cadet. Enfin, pour faire le tour du chapeau, je signale dans Train de nuit un échange qui date de l'automne 2007 avec le Français Poétic Gladiator : Le slam en France vu par Poétic Gladiator.
Quand j'ai quitté le Patro Vys avant la fin de la seconde ronde, grippette oblige, Maude Favreau et Fancis Lujan se débrouillaient fort bien parmi les six finalistes dont Myriam, Renaud, Rebell Tranquill et (?) Étienne. Je m'excuse pour les noms : j'ai aimé entendre et rencontrer tous les slameurs à l'affiche, mais je n'ai pas pris de notes. Nous étions au moins dix ce soir dont Pierre Boudreau et l'acteur Romain!
Belle ambiance. Salle remplie! C'est l'écriture slam « jeune » qui l'a emporté.
Mon coup de cœur à moi : Maude Favreau. Sa performance de fille
« chaude » est théâtrale, que je lui dis. « C'est du théâtre dans ma tête », me répond-elle. Son second slam sur «Notre mère arrivée les dents pourries» avait quelque chose de très québécois-américain au sens littéraire et populaire, avec quelques pointes aiguisées à la vlb.
L'idée d'ajouter un micro libre avant la compétition, à l'exemple de Québec, est une excellente idée.
Non, rien de rien, non je ne regrette rien.
Photos : jd.
12 commentaires:
Permettez que je vous corrige une petite faute, petite mais agaçante, une que je commettais très souvent moi-même jusqu'à pas longtemps: celle du mot évÉnement, l'accent, sur le 2ème e, n'est pas posté dans le bon sens du vent. ;-)
La Poésie du passé se porte encore bien...« à présent »; ne changez surtout pas d'un i o ta...
elquidam
Merci elquidam!
Événement : Le plus vermont, c'est que je l'avais orthographié dans le bon sens que vous dites, mais, allons donc savoir, le correcteur m'a poussé dans l'autre sens. Le correcteur aurait-il adopté la nouvelle graphie? Car selon Antidote, ce serait à présent la liberté de choix :
«Peut s’écrire : évènement ou événement.
Graphie rectifiée : évènement (avec une accentuation conforme à la prononciation).»
Mais je préfère événement.
Vive le vent...de la liberté !
merci pour le tit mot sur le 20 novembre.
c'est doux gentil Jack ô Jack
je n'ai pas eu le temps de te le dire en personne
mais bravo Jacques pour ton texte.
C'est la deuxieme fois que je l'entends mais lundi il a eu un très grand effet sur moi !!
Vraiment.. en ce qui concerne les juges il ne sont que dix oreilles avec un carton:)) Nous avons été nombreux à apprécier ton texte j'en suis certaine:)
xx
Queen KA
Queen KA, merci pour tes bons mots! Venant de quelqu'un de très expérimenté côté scène slam, ça me fait vraiment plaisir.
Je vois que mon commentaire a fait son oeuvre.
En passant, la réforme orthographique maintenant en vigueur exige d'écrire "évènement". Comme nous sommes dans une péridoe transitoire, les deux façons d'écrire sont admises. Bientôt, les jeunes n'écriront plus comme les vieux ! Moi, comme prof, je n'ai pas le choix d'apprendre la nouvelle orthographe. Il n'y a pas beaucoup de changements, ils portent sur les accents, les mots composés et l'écriture des chiffres. Le but était de simplifier. Si vous voulez connaître cette réforme, il faut lire le document "Le mille-pattes et le nénufar" (Tapez ce titre sur google, vous allez le trouver tout de suite, c'est en fichier pdf).
Je voulais faire un commentaire sur le slam, mais je me suis mis à parler d'othographe... Je ne me savais pas si prof...
Je reviendrai !
Oui, "période" et non "péridoe"... :)
D'apprendre qu'évÈnement est maintenant la façon officielle de l'écrire me fait mieux respirer, l'ayant toujours orthographié ainsi. Apparemment que nous ne serions pas pénalisés dans une dictée si nous l'écrivions encore à l'ancienne.
Désolée de vous avoir repris pour votre fausse faute. Et merci au vrai professeur. ;-)
elquidam
merci jack pour le lien. en fait j'ai slammé hier et je peux dire que la tendance se maintient, même à Québec.
mais j'en ai fait mon deuil, dans le slam de poésie c'est au poète de faire l'effort d'être compris.
donc si on veut "remporter" un slam, ben il faut se plier aux règles.
moi j'y vais pour le fun, l'année passée je me crinkais en essayant de terminer premier. mais comme tout dépend du jury, je me suis dit que c'était une meilleure idée d'essayer de triper :)
j'ai fini 5e hier à Québec et j'ai vraiment apprécié tous les slammeurs hier (enfin presque ;-) et les 3 meilleurs étaient les 3 meilleurs, soit:
Renaud Pilotte
Veronica Rioux
Paul Dallaire
quand est-ce que tu viens à québec qu'on troque des livres?
... et je préfère aussi événement, en vieux réfractaire réactionnaire que je suis :)
J'ai corrigé le manuscrit des Poèmes cannibales à l'aide d'Antitote où le volet de la graphie rectifiée est très bien couvert. Par exemple, j'ai adopté péso au lieu de peso (mon éditeur l'a refusé), gageüre au lieu de gageure, etc. Mais écrire gout au lieu de goût, connaitre sans son chapeau ^, euh... non! Cette réforme de l'Or tôt graphe date de 1990 et ne semble pas avoir rallié les grandes machines éditoriales (presse, édition). D'ailleurs, à ma connaissance, l'Académie française et autres instances ont officiellement recommandé la réforme sans toutefois l'imposer (cf. www.orthographe-
recommandee.info). Par contre, à la lumière de ce que dit Mario, on comprend que les maisons d'éducation se soient rangées plus nettement en faveur de la réforme afin de ne pas enseigner des variantes car c'est déjà tout un défi de transmettre le français écrit.
Ce qui me fait revenir à ma remarque sur les difficultés de lecture du jeune public. Entendu l'autre jour un prof. comédien constater que les comédiens de demain n'auront en général pas lu de pièces de théâtre... Parce que j'échange beaucoup avec des jeunes, que j'ai déjà été correcteur de travaux universitaires, je sais qu'il y a des prof. qui ne savent pas écrire et des slameurs qui écrivent... mettons une nouvelle langua à palmes ouvertes, à cent mille lieu de l'Académie, peut-être plus proches des Star vénitiens de ce monde et des Marie mois de mai. Cela ne les empêche pas de très bien « performer » à l'aide des cut-up et autres raffineries créatives.
Au delà des règles du slam et de l'intelligence du public à laquelle je crois mordicus, je constate donc quand même (après Sollers et d'autres) les ravages sur la culture, la mémoire et la capacité de lire au sens large le présent, ravages causés, entre autres, par 40 ans de politique à droite en Occident où les je se croient être seuls sur une île et se consomment d'abord eux-mêmes, comme le disait déjà Adorno.
Je m'excuse du peu, j'viens de la philo même si je préfère la poésie.
J'ai dit à mon Chef que j'irais à Québec avant le Carnaval, baptême! Il est d'accord. Mais c'est encore surchargé et je suis vissé sur ma chaise.
J'aimerais bien m'adonner un soir de slam... Et troquer à la bonne franquette.
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