27 mars 2009

Le sel d'Hénault - Touffeur du printemps





La pluie sur ta figure dans le vent tiède
et la touffeur du printemps,
n’est-ce pas une grande aventure ?

Gilles Hénault
Signaux pour les voyants
Allégories IV
1943




Photo : Josée Lambert




PÂTÉ CHINOIS (sans catch up)

Le copiage/collage Gilles Hénault


Les mots : des sons, des chuintements, des bruits,
qui font les délices du cœur de nos nuits...blanches.

Fantôme …d’opéra tragique (emprunté à l'auteur) ;-)


L’orbe des passions

La chute des plus frais désirs

L’enthousiasme neuf de mon rêve ancien

Le survol plané de paroles empennées qui vont droit au cœur

Les plus amples métamorphoses

Le virus des grandes profondeurs

Les vertes espérances des cœurs adolescents

Les pirateries les plus cruelles

La conflagration des robes de l’égoïsme

Le silence en parasol

Les quatre vents du délire

Les débâcles d’énigmes

La tristesse de cinq heures du soir en novembre

Dans l’antre de la vie close

Les regards oxydés de l’occident

Miracles des yeux mariés au monde

Le désir tisse sa toile

Dans le miroir du regard

Dans la profondeur des mots retenus

Les grandes mains closes

Les doigts emmêlés dans une confidence

Les pieds nus dans la glace fondante

La grande marée solennelle des orgasmes

Sous un arbre au seul tronc impérissable

Les mots blessés qui faussent le vol de la parole

La lente pulsation - résurrection des sèves

Les pensées en fleurs

Le dahlia bleu de l’espoir

Cette grande rumeur végétale

Je marche dans la mémoire des chrysanthèmes

Frêle insecte frère debout dans le soleil

Comme une voix d’arbre

Un signe de la main

Un seul mot innommable

Floraison des voyages délétères

Pour la pêche de l’aube

Sur la grève du temps

La serrure des saisons

Au long du vaigrage

Comédiens fantômes

Marionnettes invisibles

Épouvantail à moineaux

Peuple d’ombres

Sorciers de tribu

Fœtus à barbe

Vieux mystères et jeunes merveilles

Sans le manteau de bruit qui tisse le passage des trains

La clé des chants

Les soirs garance

Les aubes fondantes

Les fleurs de mémoire

Sous l’orgueil congelé du silence

La liberté des icebergs

Les pensers soleilleux

Le reflet polychrome du pétrole sur l’eau

La transparence des poissons lumineux et aveugles

L’acier des secrètes armes

Dans la rue Isabelle

Sous la voussure du ciel

La prochaine conjonction des regards

L’œil tournant des phares

Sous l’arcade du froid

Dans le marais salant de nos larmes

Vers la tendresse des soirs violacés

Dans ce monde où le rouge crie tué par la détresse mauve

La théophanie des cristaux

La bulle d’air du mot amour

Les astérisques d’ivoire

Les semailles de froidure

Le brouillon de planètes

La dalle d’aubes fondantes

Le vent de mars cette année n’a pas renversé les sabliers de mémoire.

L’écriture des allées et venues, des pas entrelacés sur le quadrillé des rues métropolitaines

en (a) dit plus long que tous les poèmes sur la texture de mon être.

Par-dessus le tintamarre des trains et des trams s’entendait le tam tam de mon sang,

(mais) avant ce jour, des silences innombrables battront de l’aile.



Tout se passe dans le lointain
Depuis l’enfance alifère


Mes textes préférés :

Bordeaux-sur-bagne
Avec le feu, avec le vin
Gaspésie
Défense de toucher
L’enfant prodigue
No man’s land
Bestiaire
Saga
L’invention du feu
Exil
Fusée
Créole
Sémaphore III – XI – XII
Je l’ai bercée toute la nuit 1.
Fraternels
Le spectacle continue
Amazone
Saisons II
Abstraction trop lisible (que j’aimerais bien dessiner)
Miroir transparent.


L.L., le 24 mars 2009


Référence : Signaux pour les voyants, Typo, 1994

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