26 mars 2009

Poésie de la terre


«
Sentir, écouter, percevoir, ne rien savoir est le début d'écrire. »
-
Jean-Marc Lafrenière*, St-Ferdinand, P.Q.

WoW! Dès l'aube, ne rien savoir, tâter le dieu, tenter le diable. Faire avec les mouches. Se donner l'intuition de la palette des insectes et du grain de sable qui nous avalera avec nos grands mots éternels.

Je suis accroc aller-retour à cette encre de murmures qui coule de source à mesure que défilent ces images de mil en chair allégorique, précises effluves comme poil de chenilles, légères ailées, fraternelles litotes, souterraines comme ces jambes solides ratissant le soc d'une époque en apparence sans lune. Le sel pourtant sur le terrain des vaches, les miroirs remuants des étangs qui adviennent pour que les enfants des enfants lancent au-dessus des galets sifflants, des
« pierres à voix », alphabet patient des arbres qui abrille jusqu'aux racines, en cas de gel, les rêves de nos oiseaux moqueurs, sans oublier le vent, son appétit, le fond de l'air dans nos regards, remise trouée des étoiles sans fil, chemise rapiécée des mots grandeur nature, sagesse des mains qui traversent l'horizon en nous faisant signe parmi les crickets, magistrales beautés en sillons dans nos petits casseaux de silence...

Ballades et prières et prairies du Jour de l'An à l'année longue. Le paradis avant la fin de ce jour en stylo-bille rural. Et surtout, cette tasse de vin qui nous attend au détour d'un rang de troubadours et de Fanfare pour pour...

* Bibliographie :

Pour en finir avec la mort, Légitime démence, 1990
L'Autre versant, Chemins de plume, 2005
La nuit des gueux, collectif, La plume libre, 2006
Photomaton, collectif, En.ligne.Édition, 2006
Parce que, Chemins de plume, 2007
Manquablement, Chemins de plume, 2009


Photo : jd.


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