16 avril 2009

Dans la coulée des angevins - c'est l'printemps!



Il est rare que je reprenne ici dedans
des extraits des Poèmes Cannibales
En voici un aujourd'hui
qui est de saison
Nous vaincrons!







DANS LA COULÉE DES ANGEVINS

Humains, animaux,
fleurs, pommes,
chants,
baptêmes,
confiture...
il s’adonne
que nous sommes tous
frères
bourrés
jusqu’aux oreilles
de signes interminables
sur les chemins hallucinés
de nos vies
infiniment variables...

Sacré petit baiseur
qui cascade
entre les sapins mouillés,
toi, tu grelottes au sol
dans le cuir de la nuit
parmi tes traces
de Sioux
et le tambour invisible
de ton ventre de Möbius

Pauvre faux oisif
qui roupille
dans les grands hôtels nus des bois
vraiment,
les étoiles te cadastrent
au-delà de la petite touffe
de bouleaux blancs qui sifflent
jusqu'à l'étang bleu noir
grimé de grenouilles
nostalgiques

Et les quenouilles éjaculantes,
loin, loin dans la campagne,
chantent les marais
et te font de la peine
en se dépouillant de leur duvet
dans le dernier volet
de l’avant-dernière saison

Pendant que tourne
la roue perdue
du temps
en travers tes anneaux mauves
aux reflets dorés
gorgés de pluie
de boue,
de siècles et de siècles
par temps de rage
de couteaux
de pétards sur les roches

Mais à quoi rimes-tu
dans le corridor des marmottes?
Avec ta gueule de clou à cappella,
ton diplôme sans oeufs
que tu accroches
aux pierres indifférentes?

À peine un zeste de poussière
sur tes restes de viande séchée...

Vérifier s’il est vrai qu’à ta vue
le cheval rumine sa bordée de lions
et penche du côté des larmes?

Il faudrait pouvoir tenir
sur la souche
ta langue de gibier circoncis

Remonter la filiation,
éviter les groins,
les serpents

Mettre le doigt dans tes yeux
aux accents décuplés de sexe
quand les p’tits culs
te découpent en sept!

Es-tu seulement né
avant l’éternité
ver de mes vers?

On ne peut toujours bien pas
t’immoler sur une croix
mobile
en scissiparité!

Pourquoi n’avoir pas fondé une religion
de carquois magnifique
pour cette putain
de cloche de verre?

Il faudrait sortir de ses bottes!
De sa graine!

Fendre le nombric de la lumière gaspillée!
Comme le jour où la pluie viendra...

Compagnon craché dans la savane des poètes
Sacré petit rêveur de vent translucide
qui cascade entre les sapins verts

Je t’ai vu partir hier
« comme une fleur
au bec d’une hirondelle »

Pourquoi n’as-tu pas encore inventé
la virgule luisante
des zinvers ténébreux?

Petit fraiseur de ritournelles
dans la coulée des angevins,
le printemps est revenu

Nous vaincrons!

2 commentaires:

gaétan a dit...

Cet extrait me touche et je tenais à le dire.

Jack a dit...

Merci Gaétan. Merci.