15 août 2009

Di Rosa en Avignon : barbouilleur de joie




















« Avignon, la sonneuse de joie (...) »
- Frédéric Mistral


Avec un cœur « intra-muros », « filleule de Saint-Pierre », prisonnière de ses remparts moyenâgeux, mais gardant toujours au chant des cigales un œil vagabond en partance vers le Rhône tranquille qui baigne le Rocher des Doms, Avignon n'est pas une cité immense. Exception faite de quelques grandes artères rectilignes comme la rue de la République, la Cité des papes a le dos rond ce qui fait que la plupart de ses rues, certaines si étroites, finissent en pointes de tarte.




















Le célèbre pont d'Avignon. Ici, le cadrage de la photo ne fait pas voir que sa construction fut abandonnée au 17e siècle. Le tablier arrête au milieu du fleuve !




Pendant la durée du Festival, toute la ville est littéralement mitraillée d'affiches et prise d'assaut par les intermittents de la scène qui démarchent de la main à la main leur spectacle avec tracts, « flyers » et parades impromptues. C'est une jungle inusitée et on s'y laisse perdre allègrement. Or je ne suis pas d'avance M. Boussole et je n'ai pas la patience d'interpréter les cartes. Lorsque je n'étais pas avec mes amis français, des habitués d'Avignon, il fallait que je sème chemin faisant quelques repères significatifs.

À un jet de pierre de la Place des Carmes, rue Carrreterie, le clocher St-Augustin avec son horloge et sa drôle de pelle au sommet était un de mes pôles les plus fiables : direction manche, le Palais des papes, direction pelle, la Place de l'Horloge.



C'est sur cette même rue qu'on trouve la Galerie des Augustins qui présente jusqu'au 15 septembre une exposition de Hervé Di Rosa principalement constituée de gravures et de sculptures.


Alain Galant, propriétaire de la galerie.
(Photos jd)

J'y ai passé un très bon moment. Le propriétaire, des plus sympathiques, même s'il comprenait que je ne serais pas preneur - ce n'est jamais l'envie qui manque - a quand même pris le temps de me faire faire un tour complet de l'exposition, m'a amené en coulisses derrière, puis même jusqu'au garage dans la cour où sont empilées soigneusement des dizaines d'œuvres. Il m'a notamment montré de très jolis croquis de femmes nues réalisés à quatre mains (le nom de l'autre artiste m'échappe).


Hervé Di Rosa est né à Sète en 1959. Ce Méditerranéen autodidacte est un homme de voyage et d'exploration au sens fort, m'explique Alain Galant, et c'est dans sa manière comme artiste de se placer en complète immersion dans un lieu donné (Mexique, Cuba, New York, Ghana, Bénin, Afrique du Sud, La Réunion, Addis-Abeba, Paris, Corse, Vietnam, Miami...) afin d'y puiser la culture ambiante, les techniques graphiques locales, le détail des coloris, la vie et les rêves différenciés des hommes dans leur environnement, tels qu'ils s'offrent au regard.



Figuration libre, art modeste et MIAM miam, instinct, élans du coeur plutôt que froidure des formes « parfaites » sont des mots qui reviennent dans le lexique narquois de Di Rosa.


(Photo Site A Ter La)

Au coup d'oeil, c'est joyeux en diable et délirant en cabale. Cet univers m'a semblé peuplé des mêmes rires enfantins, parfois malicieux, qu'on trouve dans les affiches de feu Vittorio Fiorucci, dit Vittorio.


2 commentaires:

Blue a dit...

Nous étions donc en Avignon en même temps!
Quelle ville magnifique, quelle architecture, et puis ce site...
Di Rosa, j'aime son monde proche de l'enfance oui, dans un genre proche quoique différent il y a Taillandier aussi ...
http://www.yvon-taillandier.com/

Amitiés
Hélèna

Jack a dit...

Hélène, avoir su... S'être promené ensemble sur la rue des Teinturiers...

J'irai zieuter ce Taillandier.

Merci & Amitiés.