03 août 2009

La belle Maya avec LéOparleur
























« Quel est donc dedans la plaine
ce grand bruit qui vient jusqu'à nous
on dirait un bruit de chaîne
que l'on traîne, que l'on traîne
que l'on traîne sur les cailloux »



C'est la lumière d'août et c'est les FrancoFolies.

Après le boulot, ayant un 5 à7 à la terrasse du St-Sulpice pour la fête à Mathieu, je ne pouvais que glaner en coup de vent la fin de la très jolie Jeanne Rochette, zieuter artisans, chandails & casquettes officielles, disques - un CD hommage à Nino Ferrer m'a tenté, mais... comme un clou -; j'ai avalé tout de même un hot dog piquant et puis j'ai pu écornifler la pratique de Sébastien Lacombe (j'aime bien son Superzéro) dont le spectacle était prévu pour 19 h.

Au sortir du site, sur la Catherine, on est encore dans l'ambiance, mais voici que les commerces qui suivent, ils défigurent le portrait, gâtent la joie de vivre et le sentiment d'être aux oiseaux! Pizza in Tony Truante, Tattou Percé, Sex Shop Erotica sur mesure, T-shirts à la noix propagande, Mi-Chel Rocky sont des mots que ne vont pas bien ensemble, Au Faux Bourg à la mélasse, et jusqu'aux 3 Brasseurs beaucoup plus loin sur St-Denis, ils ont le don de vous déverser sur le trottoir de la camelote, de l'hostie de n'importe quoi. J'aime ça moi aussi du n'importe quoi made in Montree all. But, dear friends, wow back arrière! Pourquoi ne pas faire un peu fancy bourgade tribale pour une fois? Creuser le sillon, aller plus loin que la machine officielle, surtout plus loin que votre néanmoins, mettre du perlimpinpin de petites puces rares dans les oreilles? Tout bonnement, pourquoi ne pas faire jouer quelques chansons en français au moins le temps du festival?

Ce n'est pas une question de langue, mais plutôt d'esprit, d'attitude, d'altitude du regard. Incidemment, ma remarque vaut tout autant pour la période du Festival de jazz. On est dans le jazz pis là, le gros orteil sorti de la godasse, voici une taverne imbibée, sur le pilot automatique des annales de naguère qui vous bourre la fraise d'heavy métal ou de gros rock à doubles crocs de chien sur un différentiel barré!!! Câlice! Pourrait pas être cool pour une semaine?

Ma remarque, elle vaudrait également pour les parties de balle au coin de ma rue, au parc Liébert. Les MC-annonceurs, faiseurs d'ambiance pour la claque, ils vous fabriquent des poutines musicales à coups de bâtons dignes du plus creux des stades des You S! Ça emplit de testostérone tout le quartier. Pas grave. Mais les jeunes qui jouent au baseball et les parents qui les accompagnent sont-ils fatalement obligés de se farcir le goût d'un seul mec pour l'amerloche? Jamais du latino (il y a de saprées bonnes tounes d'ambiance)? Rarement du français?

Idem pour mon centre de ski dans les Cantons. Plusieurs voisins des states y viennent prendre l'air. Doivent pas se sentir trop dépaysés. Mêmes airs que ceux figurant au palmarès du Vermount! En bas, aux chaises, c'est aux trois quarts de la musique anglo crachée sur la neige par les hauts parleurs omniprésents.

Ibidem pour les mariages disco, les partys de Noël de bureau...

T'inquiète. J'ai entrevu le même phénomène en France et en Espagne.

Si l'avenir de l'Homme est une femme, elle parlera assurément anglais.

N'empêche. Je sors du Festival de théâtre d'Avignon. Il m'a semblé que là-bas toute la ville fait chorus avec son festival. On apprécie voyager dans pareille marmite au-dessus des nuages et de l'Or Dinaire. Ce qui ne veut pas dire que ce faisant tous pensent comme des moutons. D'ailleurs : vive les off!

Mais il y a des sourds dans la ville. Des faiseux de cash sans manières, sans culture populaire, des gens qui ne pensent pas.

« On dirait un bruit de chaîne... »

Cheminant plus avant sur la Catherine, et ici j'arrive à mon point de départ, c'était donc particulièrement réjouissant d'entendre dégringoler du second étage des Foufs les échos de couplets modernes in French kiss! Yes sir!

C'était assez tripant pour que je revienne sur mes pas! C'était LéOparleur qui passait la charrue sur la scène avec Maya au centre, chanteuse-abeille toute de noir vêtue. Le groupe de Strasbourg y lançait un CD. C'était intéressant, ska, arabo-festif, planant, irrésistible avec cuivres, contrebasse et accordéon donnant le ton. Avec un accent plus pays de l'Est, avec un peu moins de poésie peut-être, nous voici sur la même route que Beirut.

J'ai pris l'album entre mes mains, fait le tour des titres, puis j'ai à nouveau réalisé qu'il ne me restait que sept piastres dans les poches, soit tout juste assez pour me payer ce verre de whisky au St-Sulpice à la santé de Mathieu.

Ce faisant, je ne reviendrais pas au centre-ville malgré David Marin que j'estime beaucoup, malgré les Poussières d'étoiles avec les Colocs!!!

8 commentaires:

Le Seuil a dit...

LéOparleur, oui, en effet, comme un petit vent de l'Est. Intéressant. Ils jouent à Québec samedi soir au Studio P, dans la Basse-Ville.

Le studio P appartient à la Librairie Pantoute

http://www.librairiepantoute.com/lestudiop/index.html

Voir la section littérature, ça pourrait peut-être vous intéresser.

La comète Dédé vient de franchir le seuil, on dirait bien qu'on l'a ressuscité. Bonnes Francos.

code: vastebo ;-)

Jack a dit...

Réponse au code : commelamer.

Le Seuil a dit...

élecel ? ;-)

Jack a dit...

Avant d'être des coups vers.

Le Seuil a dit...

Et des coups d'avant...Mais encore: de l'or de rage qui s'en vient encore par ici, mais quand cela se terminera-t-il donc ? Moi, qui ai fait tout plein de transplantations cardio-florales hier et aujoiurd'hui, crains fort que la grêle et ses avaries viennent faire peur à mon Honorine-Joubert, elle est si belle.
Ça y est, ça commence, je ferme l'ordi-nerf. ;-)
Bonne Nuit Jack.

L.

Jack a dit...

Lucky ne bronchera pas de mes jambes tant que les grimaces dans le ciel n'auront pas disparues. C'est un bébé. Ça menace juste en sourdine, me semble que c'est loin, à Québec peut-être? C'est vrai qu'il vaut mieux éteindre. Mon ami d'Angeville s'est fait griller il y a peu un portable neuf.

Quant à l'Honorine-Joubert, il faut l'abriller d'un filet, non? Comme ils font là-bas pour les petits arbres fruitiers.

Anonyme a dit...

C'est Jobert, pas Joubert, comme Marlène, cette merveille actrice rousse qui jouait dans l'Astragale (adaptation du roman d'Albertine Sarrazin ( ou Sarrasin ? ) )
Honorine saura bien se défendre toute seule, c'est une fleur forte quand même, habillée d'un superbe feuillage vert foncé, de plus elle se tient très droite, je lui ferai confiance...pour ce soir.
Là c'est vrai, j'éteins.

code: tores

Jack a dit...

...et à travers la corne de la dynamique générique des lagrangiens ou l'influence de la signature de la torsion sur la langue des invariants. Dans les tranchées, il nous faudra réviser les travaux d'air, man. Mais c'est trop facile pour certains car les poètes résistent au soleil de l'ignorance, peu importe, à tores ou à raison, c'est l'enfance de l'art.

La suite : rue du Maquis.