Un autre soir qui penchait, hier, du côté du vivant! Revu avec étonnement en compagnie d'amis ce magnifique free-for-all imaginé par Loui Mauffette : Poésie, sandwichs et autres mouvements qui vous rentrent dedans.
L'espace scénique de la Cinquième salle de la PDA, organisé en forme d'agora, est complètement différent du Quat'Sous où j'ai d'abord vu le spectacle. Il m'a semblé que le rythme plus lent permettait que l'on déguste les textes jusqu'au bout de leurs lettres.
Magnifique spectacle essentiellement collectif où tout le monde est bon grâce à tout le monde. Avec entre autres (si je me fie au programme) : Céline Bonnier, Nathalie Breuer, Bénédicte Décary, Maxime Denommée, Francis Ducharme, Clara Furey, Maxim Gaudette, Émilie Gilbert, Benoit Girard, Loui Mauffette, Louis-Olivier Mauffette, Yves Morin, Renaud Paradis, Patricia Nolin, Yann Perreau, Marie-Chantale Perron, Danielle Proulx, Émile Proulx-Cloutier...
Encore cette fois-ci, j'ai été complètement emporté par le duo Clara Furey et Francis Ducharme en danse haute voltige, tout d'abord, puis avec une chanson de Cold Play (The Scientist, merci Emman); c'est épouvantablement beau cette explosion au ralenti de grâce et de force, des corps et des mots.
D'ailleurs, les corps... Les corps en dessous de la table, les corps en plainte, en prière, en éveil, en course, en coulée collective, en appel, en rut, en bouleversement dans l'irréel mademoiselle, les corps en écart, en disparition, en résurgence, en balancement, ensommeillés, les corps amoureux, les fleurs de femmes de Sudbury, les corps chevreuil, les corps blessés aux cordages de la nuit, les corps avec des cœurs occupent tout l'horizon de ce tir au vol poétique. Avec le désir.
Le temps que nous y sommes : « Fourrons la mort! » (Geneviève Desrosiers, Nombreux seront les ennemis.)
Autres moments de grâce avec le très bon Yann Perreau qui se joignait à la troupe pour la première fois. Il a chuchoté une chanson dans le cou de sa partenaire, Blue Bird de Bukowski. Calvaire ! Plus tard, il a repris le Je danse de Jean-Paul Daoust. Comme j'ai déjà vu Daoust lui-même faire le texte sur scène, j'étais à même d'apprécier le travail de composition de Yann qui a offert un des moments les plus drôles de la soirée.
Je retiens également la passe surprenante entre Renaud Paradis et Yves Morin, entre texte persistant et interprétation parfaite au piano autour de la 3e Gnossienne d'Érik Satie.
Comme la dernière fois, c'est Roger La Rue qui vient donner l'assaut final. Hier soir, il ravivait en saint ciboire de tabarnacle l'Ode à l'ennemi de Claude Gauvreau. Bouillant! Magistral!
Juste avant, et juste avant que les vraies sandwichs apparaissent avec le punch au jus de pamplemousses rosées, Loui Mauffette mettait la table une dernière fois comme pour rassembler tout le bouquet en disant un texte de Pierre Morency que je trouve très émouvant : Autour de nous je gravite non encore né, non encore formé.
Extraits de la version 2008 du spectacle.
3 commentaires:
Hier, j'ai eu à quelques reprises, des pensées pour toi en assistant au remarquable spectacle "Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent" à la cinquième salle de la Place des Arts.
Quelle mise en scène intelligente, touchante, que le talent des comédiens, comédiennes, danseurs(ses), musiciens (siennes) étaient à la hauteur de cet hommage à la poésie. Un hommage sous toutes ses formes qui touche à l'excellence! Que de souffle, de présence, d'émotions et d'unité!
Comme c'est nourrissant et enrichissant!
J'en veux encore!
Bonne et douce nuit,
Jo
xxx
J'ai eu la chance d'assister à ce spectacle il y a quelques années, je ne me souviens plus exactement quand, c'était, c'était, c'était génial, riche, drôle, émouvant, saturé, sensuel et je me souviens de mon émoi à la fin, incapable de dire quoi que ce soit d'intelligent, regardant mon ex parler avec Mauffette et je me sentais privilégié, mystiquement privilégié d'être là. J'aurais dû y retourner, avoir pu, avoir su, bref, j'avais besoin de partager ça avec vous.
...ou n'était-ce que l'année dernière??? je ne me souviens plus... le temps... le temps m'échappe souvent.
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