05 septembre 2009

Quand les oiseaux eux-mêmes...






















« Quand les oiseaux eux-mêmes se mettent à cultiver l'accent local, le combat pour la diversité culturelle n'est plus seulement quotidien, il devient aussi parfaitement naturel. »
— Louis Hamelin.


« Maraîcher : n.m., cultivateur de marais (...)»

Dictionnaire de synonymes françois (1828).


Je n'ai rien fait qui vaille. Rien en tout cas de ce que j'avais projeté. Lorsque j'ai voulu appareiller pour Granby dans l'espoir, tout d'abord, de nouer le contact avec cette libraire intéressée à prendre en pension mes Cannibales, puis de là, j'aurais piqué jusqu'au Jardin noir, dans le rang Séraphin à l'Ange-Gardien, dans le dessein de cueillir au champ tomates, courgettes, piments, framboises d'automne... C'est le temps ou jamais!

Bon, bien, ce ne fut jamais, car il faisait un soleil trop délicieux. Trop beau pour chauffer une heure et quart sur la 10, puis revenir avant 19 h au plus tard, l'auto ayant été réquisitionnée par Noé pour son travail.

Il aurait fallu décolisser tout de go après le petit déjeuner qui fut copieux, cocos-bacon-tomates et tout le kit de luxe que je servis à Noémie, soudain mal à l'aise, car, je ne le savais pas, elle s'en allait dans la demi-heure déjeuner avec sa mère. « Tu ne prendras que des bines ou des crêpes au resto », lui ai-je dit.. Elle a bouffé son assiette au complet!

Après ce fut le ménage à la va-vite, trois lavages, un saut à la quincaillerie, un début de grattage de l'escalier en fer forgé, élagage des branches du chêne ombrageant la piscine, le quotidien comme tout le monde, en effet, qui a le don de se concentrer surtout le samedi pour se reproduire parce qu'on n’a rien d’autre à faire!

Je me suis aussi enfargé les doigts dans le clavier en bricolant un début de « Carnets pelés » qui exploreront le thème ou le chronos de « septembre », décliné en jours et en années sens devant derrière comme j'aime à le faire dans ces carnets. Comme pour montrer qu'il n'y a pas que le onze dans la vie de ce mois!

J'aime bien le début dans lequel j'essaie de rendre le changement de vitesse de la nature en septembre. Ça va comme suit :

Lac Peasley, 11 septembre 2005
L'étang coule tranquille par un ciel gris-mauve. Comme le glouglou de l’eau, le chant désormais un tantinet voilé des oiseaux signale pourtant encore l’essentiel. Tout un chacun, néanmoins, se laisse empailler doucement par l'automne qui reviendra nous cueillir.

Puis, en plein soleil, je me suis baigné. Je me suis fait sécher sous les feuilles du chêne avec le vieux Patch à mes côtés. Pour une sainte fois, j'ai lu Le Devoir tranquillement.

Tranquillement, mais je me suis excité! Mon histoire bien modeste de modulation de chant des oiseaux s'est trouvée multipliée par cent lorsque je suis arrivé à la chronique de Louis Hamelin. Kiss qu'il est bon écrivain, lui. Son fond de biologie (si je ne m'abuse) lui confère une précision qui s'agence au poil avec l’œil du sauvage.

Une grande circonférence pour signaler à la fin un titre de Burroughs.

Mine de rien, l'essentiel aura été de nous dépeindre à coups de canif dans le motif de l'écorce de l'américanité animale, cet arbre qui nous cache...

Et moi je dirais qu'en ces temps de Manifestes qui défrisent les « hélices » au pouvoir, il ne serait pas vain de remonter dans le jeune temps de quelques chroniques, comme on remonte un cran d'arrêt.

On n'est surtout pas là pour se faire mal.

« Je récite sans cesse mes prières pour que vienne la douceur du silence d'un éternel repos, mais... » — Dédé

Vive le Moulin à paroles!


***

Louis Hamelin :
Le malavenant
, Le Devoir de ce jour
La guerre, yes mon colonel (2)
Octobre 70, la rue qui perdit son nom (3)










7 commentaires:

gaétan a dit...

J'ai ressenti un plaisir fou à lire la chronique de Louis Hamelin.
Dans le cahier "livres" du Devoir j'ai aussi noté les titres de quelques bouquins. Je vais demander à la propriétaire de la tabagie par chez-nous de me commander.

Le Seuil a dit...

Et toute cette surprenance qui taillade nos beaux dimanches. Les heures de septembre qui plongent au fond de sa lumière. Les arbres qui font et défont son ombre. Septembre à dorer.

Jack a dit...

Le Seuil. Septembre : terminus pour la cigale ayant voyagé tout l'été et qui n'a pas fait ses travaux de popa! Septembre à peinturer dehors! Alors que l'or d'octobre s'en vient, que ce serait doux juste un peu de nostalgie engourdie... Comme un air de Billy pass away il y a 50 ans, du jazz traîneux à la Chet Baker ou à la Miles super cool, le mot trompette s'agence si bien avec le mot septembre, à cause du m, à cause du p surtout, plus une bière, un somme dans la chaise longue, un rêve à travers les branches...

Livres : Le Cahier livres parlait de Bibi. Le chroniqueur de poésie avec qui je me suis déjà astiné a quand même bien tourné son papier sur Danny Plourde. Gaétan, que commanderas-tu au juste?

Le Seuil a dit...

La peinture, oui, ici aussi, c'est du pareil au même. Réparer une clôture, rabattre quelques vivaces, rempoter un géranium, écouter du Miles, du Brad, du Billie (c'est une fille, non ?) et peut-être aller humer le parfum suave des trompettes de la mort de mon voisin, celui qui demain fera abattre le gros érable qui menace le plancher de son petit cabanon. Puis faire cuire le jambon pic-nic Lafleur, et penser un peu à Bibi, bien lévisdemment. ;-)
Bonne fête du travail.

gaétan a dit...

J'ai donné ma liste: Points de fuite de Marc Séguin/Bibi de VLB/Cellule Esperanza de Danny Plourde/Hell,com de P. Sénécal.
Pogné une crise de lecture depuis que je suis allé au kiosque de livres usagés. Lis présenterment Gorki.

Jack a dit...

Holliday, mais Billie, pour sûr! Tenderly.

Le Seuil a dit...

Un seul l à Holiday, vous êtes un vrai... incorrigible. ;-)

Ça y est, l'érable du voisin vient de rendre son âme pour un futur feu, mais...

« il y a la plasticité de la réalité
sinon le rêve ne serait qu'amas de cendre »