24 décembre 2009

Jwaïeu Nouel !


Entendu ce soir à la radio de Radio-Canada : « Un milliard de personnes sur la Terre ne mange pas à sa faim. »

Sans déférence pour le Sauveur qui n'en finit pas de naître (sinon, quand est-ce qu'on aurait nos cadeaux?), on peut hélas penser qu'un miracle « économique » ne changera pas le monde d'une seule claque, ni une sympathique guignolée super géante à la grandeur du globe.

D'un autre côté, on peut présumer que l'on va arroser ça à Noël, mais pas à peu près, dans les chaumières des banquiers américains tels que JP Morgan, Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley... Tous ces pauvres diables ont frôlé la faillite l'année passée. Effondrement radical du capital appréhendé.

Alors, puisque c'est Noël, comment on partage?

Parallèlement à la charité de l'État venu à la rescousse des institutions financières, on note des augmentations record de salaire de l'ordre de 20 % en regard de l'année 2008.

En se basant sur le Wall Street Journal, « le total des rémunérations perçues par les salariés américains des 23 grandes institutions financières américaines devrait dépasser les 140 milliards de dollars (...) au titre de l'année 2009. Le dernier record datait de 2007, avec 130 milliards de dollars versés, montant retombé à 117 milliards en 2008. (...) Les employés concernés devraient toucher 2 000 dollars de plus qu'en 2007, avec une moyenne de 143 400 dollards par tête de pipe. » Source : Les mots ont un sens.

Cette statistique ne fait pas voir la réelle contradiction du système, soit les primes et les bonis astronomiques versés aux cadres et aux courtiers. Pour avoir une idée de la pointe de l'iceberg, lire l'article de la Presse canadienne repris dans Le Devoir du 12 décembre 2009, Primes bancaires : les E.-U. ne prévoient pas de taxe spéciale.

En complément, voir également dans Les mots ont un sens : Etats-Unis : 30 milliards de dollars de bonus pour... trois banques. Champagne !

À ce propos, les pratiques au Canada sont collées sur celles des États. Gérard Filion écrit dans son Carnet du 11 décembre 2009 : «(...) les primes aux banquiers dans les six grandes institutions bancaires du Canada atteindront cette année 8,3 milliards de dollars, selon le Globe and Mail. C'est 18 % de plus qu'en 2008 et 4 % supérieur au niveau record de 2007.

Oui, il va y avoir de bien beaux cadeaux. Chez certains.



Nous aurons

Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine

Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d'argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionnaires
Des réservoirs d'années-lumière

Nous aurons des corbeilles pleines
De roses noires pour tuer la haine
Des territoires coulés dans nos veines
Et des amours qui valent la peine

Nous aurons tout ce qui nous manque
Des feux d'argent aux portes des banques
Des abattoirs de millionnaires
Des réservoirs d'années-lumière

Et s'il n'y a pas de lune
Nous en ferons une.

- Richard Desjardins

Photo : jd

4 commentaires:

JDM a dit...

Une belle reflection (je suis au States; je ne trouve pas les accents sur ce clavier!!!) J'avais cru que la debandade sur Wall Street aurait fait en sorte que le gouvernment, maintenant le "proprietaire" de plusieurs grande firme comme AIG, aurait fait de son mieux pour limiter les primes et les bonis qu'on donnent au cadres superieurs. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Une chance ratee pour Obama, je crois...

Jack a dit...

Salut JDM! Comment vont les Anges Perdus (Lost Angels)? Pas trop souffrant d'aller à la plage? Merci de ta visite à 2462 miles de distance. En effet, je crois aussi qu'Obama a manqué une chance historique.

Edouard.k a dit...

La voix de Richard Desjardins me fait toujours un effet boeuf.

Heureuse année cher Jack.

Jack a dit...

La visite du rimailleur me fait toujours plaisir. Heureuse année à toi pareillement, une année remplie de suspenses entre les plumes et les antennes des linguistes mystérieux.