27 décembre 2009
Perrault : comme un grand silence d'oiseau migrateur
En ce lendemain de Noël Radio-can a repris l'excellente série consacrée à Pierre Perrault qui fut d'abord présentée en quatre épisodes en mai 2009 à l'émission Vous êtes ici.
Je suis un grand admirateur de Perrault qui est de roche et de poussière, un poète navigateur-chasseur de Venise-en-Québec avec beaucoup d'amis parmi les hommes et les bêtes.
Un soir à l'UQAM, à une Nuit de la poésie, je me suis retrouvé assis dans le siège voisin du sien et celui de Yolande Simard-Perrault, sa compagne. J'étais bien trop gêné pour lui dire quoi que ce soit. Mais je le regrette. À cette époque, je venais tout juste de présenter un de ses films dans le cadre d'une activité sociale au bureau. J'aurais souhaité au moins le lui mentionner.
Une de ses dernières présences radio me semble avoir été aux Décrocheurs d'étoiles avec Michel Garneau vers 1997.
Incidemment, on retrouve la belle voix de Garneau qui narre le dernier documentaire de Perrault en 1994, et c'est la rencontre de la poésie et de l'image, de la neige sur ses grands chevaux dans Cornouailles où l'oeil est amené dans le « cloître étroit des survivances » parmi les rares herbes incarcérées et les grand orgues funéraires des glaciers. Là, souverain, le bœuf musqué, symbole vivant du peu de sang pour un pays à naître, est harcelé de gélivures par le polaire.
Ce récit est né du recueil Gélivures paru à l'Hexagone en 1977. C'est une voix immense qui nous serre les bras.
La série m'a appris beaucoup de choses que j'ignorais concernant son travail radio des années 50. En fait, c'est cette expérience de la parole chassée, captée, décryptée avec soin, puis diffusée telle quelle pour sa beauté et sa vérité qui l'a conduit au cinéma.
Sur le site de Vous êtes ici signalé plus haut, on peut écouter cette série.
On trouve aussi beaucoup d'infos dans une chronique d'Olivier Bitoun avec des photos superbes, dont celles reproduites ci-contre, tirées des trois films du poète sur l'île-aux-Coudres. C'est publié sur le site dvdClassic.
Pour revoir les films, cf. la sélection de l'ONF.
Je comprends le sans bon sens de ce pays vu par Perrault comme un grand blues qui malgré tout cogite de la pensée et du courage. Et de la poésie au goût sauvage.
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