10 décembre 2009

Mon pays, ce n'est pas du champagne

« La neige: On est jamais vraiment prêts pour elle mais comme toujours, on renaît après...Quand on regarde La vie heureuse de Léopold Z. on ne peut que l'aimer encore plus, cette pute en dentelle...blanche. ;-) »

En réponse à El.

Nous mourons à petit froid. C'est notre lot et notre putain de poésie. Nous tombons en enfance. Nous glissons. Nous avons le regard amusé, étonné, ahuri, rajeuni à cause de la hauteur des bancs de neige qui s'additionnent avec nos rêves plantés dedans. Nos lapalissades sont des bonbons clairs emmêlés aux sacres du char qui parta pas. Léopold Z et son affreux retard historique. La blonde de Léopold Z toutes voiles dehors.

Nous savons, en effet, que nous renaîtrons après la cloche de verre.

Sous la neige, la réserve, la résurrection. Sur la croûte, les légendes de braises, les bonshommes, le pas des hommes, l'invention des enfants. Nous défonçons. Nous calerons dans la prairie le temps venu en se rapprochant du printemps, en faisant des gageüres aéroportées. Nous respirons la mer blanche. Étale. Étalée de tout son long. Nous patinerons fiers comme des originaux sortant par l'horizon, loin de nos histoires à coucher dehors. Puis, nous resterons couchés au chaud. Nous mélangerons nos sangs.

En attendant de renaître, ou pour mieux dire, en attendant que naisse le poème, je crois que nous aimons la neige, au moins la première, au moins au figuré à cause de son éblouissement. On ne peut pas toujours avoir les mains pleines d'huile. Les mains dans l'eau tout le temps, ça n'a pas d'allure. Il est bon que les mouches nous sacrent patience. Que le blizzard nous révèle le mystère de vivre. La bourrasque. La poudrerie.

Comme dirait l'autre, la neige est un dimanche ou un miroir. Mon pays, ce n'est pas un pays...

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