09 janvier 2010

Trait d'union




« Dans les rues sales et transversales où tu es toujours la plus belle... », il y a ces yeux en forme de lune qui ne se couchent jamais malgré le givre blanc à qui l'on reprochera les rimes faciles, mais cent fois, cent fois, c'est pas beaucoup pour des poèmes d'amour en rondins durcis qui déboulent dans le crâne ivre comme des cordées de bois saupoudrées de bran de scie humide sur les restes de peaux d'écorces écrasées, fendues, affouillées, griffées par les bêtes, perdues, gravées au canif ou à la pierre mauve, ce jargon de misère de galets à terre dans la chair de l'écho réverbérant, ces cascades en canot aux abords des entailles de sexes de lynx, je t'aime, je t'aime Perdrix si timide au grand X infini, toi l'envolée noircie à la main sur la branche anonyme de l'arbre qui cache la forêt des mots de naguère, ces échardes grises plantées à la fin de la journée dans le grand livre des barrages barbouillés de ma fenêtre aux légendes esquimaudes, « car la laideur ne t'atteint pas » même lorsque tu disparais dans l'obsession de la fumée d'un trait.

Photo jd.





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