02 décembre 2010

Square poésie


J'ai traversé ce soir le carré St-Louis pour me rendre à une assemblée syndicale. À l'entrée du parc, j'ai dit à Nicolas qui faisait route avec moi :

- Sens-tu?
- Quoi?
- Les sapins baumiers...

Un étal d'arbres de Noël légèrement cantés, emballés dans des filets, se trouve à squatter les abords de la rue St-Denis.

- Y a pas de neige, mais Noël s'en vient pareil, ajouta mon comparse à l'accent chantant de la Beauce.

Après la réunion, sous le ciel de Montréal ouaté blanc, gris et noir, j'ai fait le chemin inverse de la rue Prince Arthur pour gagner la station Sherbrooke. À l'orée, un petit zigzag en passant, c'est assuré, je n'y manquerais pas, afin de croiser, de me remettre en mémoire la présence délicate d'Émile Nez Lit Gant qui veille au grain, là, à quelques pas de la maison de son adolescence. Le buste en bronze du poète signé Roseline Granet est comme un signal au milieu de nos jardins de givre.


Pierre Vadeboncoeur a écrit sur le site de la Fondation Émile Nelligan : « L'art, la poésie, sont désormais proclamés ici dans cet espace public, dans la ville, au tout premier plan de ce qui compte dans une société. Je pense bien que notre poète aurait souhaité une suite comme celle-là, qui est comme l'expression de sa victoire. »

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