Tout d'abord, petite improvisation libre à partir d'une interview à la radio de Georges Leroux à l'occasion du lancement prochain de son Wanderer, essai sur le Voyage d'hiver de Franz Schubert.
On ne perd jamais son temps avec Georges Leroux.
***
Wanderer signifie plus que le voyageur, plus que le vagabond, et autrement que les dharma bums : c'est l'errance de l'homme blessé, l'amoureux éconduit qui marche en calant jusqu'au cou dans l'hiver vers la fin de son histoire. Le philosophe Georges Leroux raconte avoir été en contact très jeune avec ce chant de tristesse composé à la toute fin de la vie radicalement brève de Schubert mort à 31 ans. Il dit tout d'abord avoir été pendant longtemps envahi par l'indéfinissable noirceur du récit qui apparaît comme oeuvre alors que l'Europe de 1827 s'effondre. Les écoutes successives n'ont en rien dissipé l'attachement du mélomane à ce tout de souffrance, mais à force d'écouter ce n'est plus le désespoir absolu qui recouvre l'interprétation. Tout se dénoue en effet dans la rencontre du héros avec un joueur de vieille à roue. Il y a de la tendresse, une hospitalité, une poussée de la vie qui mène ailleurs. Il y a de la fraternité malgré tout!
Il y a ici le philosophe-professeur (inoubliable professeur) sorti de ses obligations académiques et qui ne s'empêche plus d'écrire sur ce qu'il aime : les oeuvres d'art traçant la vie autrement, en particulier les oeuvres musicales.
Il y a toujours le philosophe avec sa petite démone de voix intérieure qui questionne après coup le voyageur. Le voyageur le plus malaisé à suivre est peut-être l'immigrant en-soi qui, c'est plus fort que lui, explore les retranchements, l'étroit corridor de l'acceptation du devoir partir. Il faudra bien en effet appareiller, se répète le philosophe, alors qu'il est déjà tombé par inadvertance dans le puits où résonnèrent les étoiles.
Mais nous aimons aussi à penser que même dans le rejet sans fond, la froidure de glace, la blessure noire au ciel bas, le voyageur, l'étranger errant, l'apatride du coeur n'est jamais seul. Il croisera parfois un frère sur son chemin. Il l'imaginera au besoin. Comme Dans la nuit avant les forêts de Koltès.
***
Le voyage d'hiver (Wikipedia)
AUTEUR | Georges Leroux |
---|---|
EDITEUR | Nota bene |
DATE DE PARUTION | août 2011 |
COLLECTION | Empreintes |
ISBN | 978-2-89518-362-4 |
PAGES | 236 |
Noticias
Le lancement du livre Wanderer. Essai sur le Voyage d’hiver de Franz Schubert de Georges Leroux, avec une suite photographique de Bertrand Carrière et du catalogue Bertrand Carrière, Après Strand aura lieu le samedi 5 novembre 2011, 15 h, à la Galerie Simon Blais.
Heures d'ouverture de la galerie
Mardi, mercredi, vendredi: 10h à 18h
Jeudi: 10h à 20h
Samedi: 10h à 17h
Heures d'ouverture de la galerie
Mardi, mercredi, vendredi: 10h à 18h
Jeudi: 10h à 20h
Samedi: 10h à 17h
Wanderer. Essai sur le Voyage d’hiver de Franz Schubert
Ce livre dont le critique musical du journal Le Devoir, M. Christophe Huss a dit être son « choc culturel de l’année 2011 », est finaliste aux Prix du Gouverneur général, pour la catégorie « Essais ».
Information sur le livre
Le Voyage d’hiver appartient aux dernières années de la courte vie de Franz Schubert. Il porte les marques du chemin qui s’achève, mais dans la méditation de son voyageur, on entend aussi une résolution, une volonté de poursuivre envers et contre tout.
Dans cet essai, on accompagne le Wanderer dans son ultime combat, on le suit dans ce cycle de vingt-quatre Lieder où chaque instant est aussi un paysage, une émotion associée à la quête d’une sérénité qui toujours échappe. Confronté à la perte, le héros traverse tous les états de l’abattement et de la détresse, jusqu’à la rencontre finale avec un personnage aussi démuni que lui, ce joueur de vielle à roue qui pourra, peut-être, lui offrir l’hospitalité attendue. Chaque Lied est ici l’occasion d’un exercice de pensée, où l’écriture tente l’impossible : dire ce qui a lieu dans l’œuvre, suivre le Wanderer, en recueillir le chant de courage. Chaque Lied est aussi commenté par une image, chacune offrant un regard sur ce paysage hivernal dont l’horizon est toujours celui de cette attente blessée, de cette paix qui se dérobe.
Leçon de lucidité, appel à consentir à la finitude, le Voyage d’hiver invite à la compassion et cherche dans la compagnie du Wanderer la ressource extrême de la vie, la force de se relever, l’accueil de l’autre.
Information sur l’auteur
Georges Leroux est professeur émérite au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal, où il a enseigné l’histoire de la pensée grecque de 1969 à 2006. Connu internationalement comme helléniste et traducteur de Platon et de Plotin, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de philologie et d’histoire. Il a également publié de nombreuses études sur l’art et la musique. Son essai, Partita pour Glenn Gould. Musique et forme de vie (Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2007), a reçu plusieurs prix (Prix de la revue Études françaises, 2007 ; Grand Prix du livre de Montréal, 2007 ; finaliste aux Prix du Gouverneur général, 2008). Il a été traduit en langue anglaise par Donald Winkler (Montréal, McGill–Queens University Press, 2010) et en langue japonaise par Aiko Onishi (Tokyo, Shinko Music, 2010).
Information sur l’artiste
Bertrand Carrière développe depuis vingt-cinq ans une œuvre photographique variée. Ses recherches se déploient autour de la mémoire, du paysage, de l’histoire et d’une proximité avec le cinéma. Son travail a été exposé au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Chine. En 2005, il reçoit le Prix de la création en région du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la Montérégie. Il a publié cinq livres de ses photographies aux éditions Les 400 coups : Témoin de l’ombre (1995), Voyage à domicile (1997), Signes de jour (2002), Hivers (2003) et Dieppe. Paysages et installations (2006). En 2010, paraissent Lieux mêmes aux éditions de L’Instant même et Ground Level aux éditions Sagamie. Depuis 1992, il enseigne la photographie au Cégep André-Laurendeau, à Montréal. Présentes dans plusieurs collections publiques et privées, les œuvres de Bertrand Carrière sont présentées à Montréal à la Galerie Simon Blais, à Toronto à la Stephen Bulger Gallery et sont distribuées à Paris par l’agence VU.
Information sur le livre
Le Voyage d’hiver appartient aux dernières années de la courte vie de Franz Schubert. Il porte les marques du chemin qui s’achève, mais dans la méditation de son voyageur, on entend aussi une résolution, une volonté de poursuivre envers et contre tout.
Dans cet essai, on accompagne le Wanderer dans son ultime combat, on le suit dans ce cycle de vingt-quatre Lieder où chaque instant est aussi un paysage, une émotion associée à la quête d’une sérénité qui toujours échappe. Confronté à la perte, le héros traverse tous les états de l’abattement et de la détresse, jusqu’à la rencontre finale avec un personnage aussi démuni que lui, ce joueur de vielle à roue qui pourra, peut-être, lui offrir l’hospitalité attendue. Chaque Lied est ici l’occasion d’un exercice de pensée, où l’écriture tente l’impossible : dire ce qui a lieu dans l’œuvre, suivre le Wanderer, en recueillir le chant de courage. Chaque Lied est aussi commenté par une image, chacune offrant un regard sur ce paysage hivernal dont l’horizon est toujours celui de cette attente blessée, de cette paix qui se dérobe.
Leçon de lucidité, appel à consentir à la finitude, le Voyage d’hiver invite à la compassion et cherche dans la compagnie du Wanderer la ressource extrême de la vie, la force de se relever, l’accueil de l’autre.
Information sur l’auteur
Georges Leroux est professeur émérite au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal, où il a enseigné l’histoire de la pensée grecque de 1969 à 2006. Connu internationalement comme helléniste et traducteur de Platon et de Plotin, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de philologie et d’histoire. Il a également publié de nombreuses études sur l’art et la musique. Son essai, Partita pour Glenn Gould. Musique et forme de vie (Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2007), a reçu plusieurs prix (Prix de la revue Études françaises, 2007 ; Grand Prix du livre de Montréal, 2007 ; finaliste aux Prix du Gouverneur général, 2008). Il a été traduit en langue anglaise par Donald Winkler (Montréal, McGill–Queens University Press, 2010) et en langue japonaise par Aiko Onishi (Tokyo, Shinko Music, 2010).
Information sur l’artiste
Bertrand Carrière développe depuis vingt-cinq ans une œuvre photographique variée. Ses recherches se déploient autour de la mémoire, du paysage, de l’histoire et d’une proximité avec le cinéma. Son travail a été exposé au Québec, au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Chine. En 2005, il reçoit le Prix de la création en région du Conseil des arts et des lettres du Québec pour la Montérégie. Il a publié cinq livres de ses photographies aux éditions Les 400 coups : Témoin de l’ombre (1995), Voyage à domicile (1997), Signes de jour (2002), Hivers (2003) et Dieppe. Paysages et installations (2006). En 2010, paraissent Lieux mêmes aux éditions de L’Instant même et Ground Level aux éditions Sagamie. Depuis 1992, il enseigne la photographie au Cégep André-Laurendeau, à Montréal. Présentes dans plusieurs collections publiques et privées, les œuvres de Bertrand Carrière sont présentées à Montréal à la Galerie Simon Blais, à Toronto à la Stephen Bulger Gallery et sont distribuées à Paris par l’agence VU.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire