29 avril 2012

Hommage à Madeleine Parent de Amir

C'est la faute à Victor-Lévy Beaulieu

C'est la faute à Victor si dans La Grande Tribu il y des passages en italiques centrés, comme celui qui suit et sue page 746, bramant sans guillemets par les grands bois de l'orignal...

Nous sommes les manœuvres de l'impensable concrétisé. 
 Ce que vous pouvez vivre, vivez-le; 
Ce que vous ne pourrez jamais vivre, 
Laissez-nous vous l'inventer.

25 avril 2012

Indignation!

Je vois en direct des citoyens se faire bousculer, un gars en vélo se faire tasser, arrêter! Il a la frousse.  Es-tu contente, Line Beauchamp? Ton boss va-t-il appeler les mesures de guerre et l'armée pour venir à bout des jeunes?  Es-tu contente, Line Beauchamp, de votre stratégie de fin de gouvernement libéral sans dessein et corrompu?

21 avril 2012

Tomber sur les mots

Reprise.  Texte publié originalement sur le Train en déc. 2006.


On tombe sur les mots des autres et l'on est parfois séduit par l'à-propos, l'agilité, l'élégance... On contracte alors une dette. Le transfert est un jeu de billes. Le cerveau coule un peu dans le vin sur la table. On est renversé par l'audace qui sacre à grands coups de jarnac dans la langue exposée aux quatre vents sur ces grands lacs aux quenouilles de feux de peaux de verbes dépeignés, équarris, striés qui ricochent à l'air et que l'on défendrait jusqu'aux plis osseux du jour qui zigue sur rien. On déterre les murmures de nos petites plaintes sauvages encabanées dans les journaux cuits brûlés de notre belle province chaude. On a l'odeur du lynx. L'hiver décousu est en sang. La révolution de la Terre est notre révolution. Ainsi tangue le miroir dépensier dans le compte-gouttes de la tribu aux masques d'écrevisse et de zorro pour le bon usage de nos soirs penchés vers le tas de plumes, poussières de silence, brume d'encre dans la baraque imprécise du temps recouché sur la page grand ouverte. Reste une écharpe d'étoiles pour le rêve, un arbre pour écrire haut, un collier ponctué storié au cou des ambulanciers. Reste l'urgence de la cour de récréation et la chance de tomber sur les mots des autres.

15 avril 2012

La Plusse-Va-lue-pieds


Théâtre, Réjean Ducharme, Ines Pérée et Inat Tendu, Leméac 1976, page 68, presque au début du
 « Deuxième Make », dans la cellule de Sœur Saint-New-York-des-Ronds-d'Eau, c'est New-York elle-même qui explique la Plusse Va-lue-pieds :

« [...] Les mouches s'offrent à tous. Prendre une mouche, ce n'est pas la voler, c'est l'accepter.  Ce n'est pas comme prendre un œuf, puis un bœuf.  Excusez encore : l’œuf et le bœuf sont du même règne.  Quand on prend un bœuf, on enlève au bœuf sa liberté, on enlève rien à personne, ce n'est donc pas un vol.  Je vais prendre un meilleur exemple : les balles de tennis et les balles de ping-pong.  Elles ne se font pas toutes seules, elles, par miracle ou par ovulation... non!  Ce sont des gens qui les font et elles leur appartiennent jusqu'à ce que d'autres gens les leur achètent.  Mais ce n'est pas juste non plus comme comparaison.  Car, traditionnellement, ce n'est pas aux gens qui fabriquent les balles que les balles appartiennent, mais à ceux qui les font travailler : les propriétaires de la fabrique.  C'est-à-dire la bâtisse.  Qui a été bâtie avec des cailloux et du bois.  Or les roches appartiennent aux plages et à ceux qui s'étendent au bord de l'eau l'été, à moitié nus, pour prendre à moitié le soleil, cette autre grâce, cette autre générosité.  Et le bois appartient aux forêts et les forêts ne sont pas faites pour ceux qui défont les arbres... non!  Elles sont faites pour pousser, pour donner de plus en plus d'ombre aux amoureux, ils ont si chaud, et pour que les oiseaux qui ont peur puissent rebâtir leur nid plus haut. »

  

13 avril 2012

Varger sur les étudiants c'est cheap en tabern!

Et c'est représentatif d'un pouvoir illégitime.  Aussi, de la Chambre de Commerce à la Chambre des Communes, dans la capsule qui suit, Richard Desjardins a cent fois raison de bifurquer du côté de Harperland!

09 avril 2012

Soiffarde


J’aimerais ça avoir 
plus de vocabulaire
Pour souffler l’air en moi
Et basculer…

Basculer vers l’infini
Jusqu’au soleil couchant, mais toujours vif

J’aimerais ça avoir plus de mots
Même s’ils sont silencieux
Intérieurs
Impossibles à dire, indéfinissables

Comment mettre en mots ce que je ressens
Comment passer d’un rivage à l’autre
Comment traverser le pont vers l’humanité ?

Tard le soir
Urbaine de culture
Farouche de nature

Ça prend-tu des fois un autre langage
Un langage de tu seul?
Tu seule avec mes sens

Quels gestes à faire d’amour
Faut tu que j’jappe, que j’rappe, 
que j’me désarticule
Que j’vide l’autre de son expression

J’me tiens droite
Isolée parmi les anonymes
Bouche pleine d’illettrés et de noirceur, comme dit le poète

Et pis après… et pis après?

Comment voler d’une branche à l’autre
Retrouver l’arbre toujours vers le haut
Vers les étoiles qui crient l’amour

Soiffarde
Passionnée de
Théâtre, poésie, musique, littérature, danse, peinture, langue de feu
Ainsi soif-t-elle!

Comment faire pleuvoir, neiger des mots
Avec une enclume, une faucille, un soufflet,
 à coups de marteau sur le dictionnaire,
Harponner les bibliothèques du monde entier
Siphonner les réseaux sociaux jusqu’à plus soif
Faut-il battre le tambour ?

Les genoux dans le sable
J’aimerais ça avoir plus de vocabulaire
Pour voir clair
Pour nommer tous les animaux, les fleurs
Passant sur ce chemin de pierres humaines

Ignorante
Arpenteuse, démesurée, glissante, délirante
Lire, lire, lire

J’l’ ai-tu assez désiré
L’émeute des mots que je cherche
Dans ce désert, ce terrain vague
Du passage du fil
Lié à l’écho des voix parlantes
Paradoxales
Subliminales
Arabesquales

Même si des fois j’ai décroché le mot juste
Ça dépend pas juste de moi
J’veux pas m’apitoyer
Ça dépend de moi pis toi pis tralalala
Nos quatre yeux qui emmêlent nos mots
Bras dessus, bras dessous, sens devant derrière
Sans langue de bois, sale, dans notre poche

Peut-être juste une langue ben mouillée 
d’eau d’érable du printemps.

 - Joanne Marcotte, fév. 2012.

Les Poèmes cannibales en Hollande


Photos coll. Réjean Bertrand, déc. 2011.

04 avril 2012

La porte est ouverte madame la ministre?

Aujourd'hui, madame Line Beauchamp, ministre de l'éducation, invite les étudiants au dialogue? Wow! Quel coup de théâtre! Elle ne fait que jeter de l'huile sur le feu alors notre imbécile heureux de premier ministre se réjouit de vivre dans une société où les droits individuels martelés par l'ordonnance d'un juge comptent plus que la recherche de la médiation et du mieux être collectif.  Et vive John Stuart Mill!

 Mais en effet, comme le souligne dans Le Devoir de ce jour Diane Lamoureux, Professeure en science politique de l'Université Laval : « Quand un gouvernement n'a que la police à offrir à sa jeunesse en colère, il y a lieu de s'inquiéter.  Pas tant pour la jeunesse que pour le gouvernement... ».




Magnolias blues - 1


De ma fenêtre, voici le résumé en ce jour d'hui.  Les magnolias se pointent. Comme dirait Armand, on n'a pas de printemps à perdre!


Photos Jacques Desmarais.