Decà, delà,
le sevrage, dirait Verlaine,
dans les coulisses
des longs violons qui sanglottent
malgré le fouillis lumineux
jaune, orange, pourpre,
bien avant le croquefort
du grand fret,
fruits et insectes
sortent de scène
et mon merle
a perdu son bec
bye bye éperviers, épervières
cerfs-volants et virgule solaire
gélinottes marines d'automne,
parulines aux chants sucrés,
canards canards fouillés
canard en v
canard colvert,
bernache décolletée,
fuligule à collier,
canard branchu,
grand harle,
macreuse brune,
canard pilet,
canard cafard
harel de Kakawi,
petit garot
canards calvaire
grosse parade dans les nuages
tous ces voyageurs ailés
sont vont jonglant
au diable vauvert
ils auront soif dans leur sang
et puis quoi faire avec les crapauds leclerc
et les araignées mageures
cachées au fin fond des bois
du rossignolet?
parmi toute la vrillance des sauvagines,
dans les grands reflux des ciels couverts
au-dessus des épinettes noires
petite pensée claire
émigrante underground
de la grosseur d'une tête d'épingle
pour les sweltes et impognables
libellules vertes, rouges, brunes?
frèles friandises
aux prouesses interdites,
migratrices
aux ailes jointes
transparentes nervures
frites à l'air
passées à l'eau
demoiselles élégantes
aux reflets métalliques
qui flirtent
jusqu'à l'éclatement
des quenouilles
des marais
mais s'ennuient-elles les dimanches au soir?
elles partiront aussi
comme en nuées de martiennes
à travers bouleaux jolis
et papa l'ours
et les feuilles nourricières
en vol fatal,
guidées par les étoiles
avant la tombée
de la neige
elles disperseront
lumières nouvelles
sur le train bleu
du vent
de Chicago
jusqu'à la belle Louisiane
jusque sous les pattes
des aigrettes blanches
en ces bayous
de mystères
impardonnables
elles s'en vont
ramasser l'avenir.
2 commentaires:
C'est ce que j'appelle avoir les deux mains sur " volant "...
Magnifique!
Merci Louise!
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