23 octobre 2012

Le VALPARAÍSO de René Merle



À la belle écriture de René, j'ajoute moi aussi sur un air de Aufray dans la tête mes voeux de bon retour à Jean-Paul & Marie-France.

valparaiso

Mon ami Jean Paul et sa compagne terminent par un séjour à Valparaíso leur voyage au Chili. Et, en leur souhaitant un bon retour chargé d'impressions et de souvenirs, je repense à Valparaíso tel que je l'ai un peu connu il y a une dizaine d'années, en rentrant de la chilienne et polynésienne Rapa Nui (l'île de Paques). Je me trouvais avec quelques touristes français qui se souciaient comme d'une guigne que, quelque trente ans auparavant, les démocrates porteños avaient opposé pendant plusieurs jours une résistance acharnée aux troupes débarquées de l'infanterie de marine de Pinochet. Ces mêmes touristes qui pouvaient regarder l'Académie de Marine sans se soucier qu'elle fut le centre institutionnel de la torture...  Ils "faisaient" le Chili comme, disaient-ils, ils "faisaient" tant et tant de pays des cinq continents....Des touristes qui n'avaient pas envie de perdre leur temps pour aller visiter, là haut parmi les superbes demeures "coloniales", celle d'un inconnu nommé Pablo Neruda ? D'ailleurs, ont-ils aimé la populaire et portuaire Valparaíso, honteusement dégradée et polluée au bas de ses collines ("cerros") par l'anarchique "développement" pinochetistes, Valparaíso banalisée et boboisée certes en rattrapage, mais toujours populaire dans son avalanche de raides escaliers et de petites maisons multicolores  ? Ne lui ont-ils pas préféré sa voisine immédiate Viña del Mar, l'orgueilleuse station des classes moyennes et privilégiées, vitrine m'as-tu-vue de la réussite des Golden boys pinochétistes ? Sans doute... 
Je me souviens de ce chanteur de rues sur une place à l'arrivée haute d'un funiculaire. Il chantait entre autres des airs de Ángel Parra. J'ai acheté sa modeste cassette, et je la garde précieusement. Mais vous pouvez écouter facilement Parra sur internet. Par exemple en visionnant la superbe vidéo qui vous fera voir tant de facettes de la cité...

(Ángel Parra, communiste, fut emprisonné au tristement célèbre Estadio nacional de Santiago, puis dans le désert d'Atacama, avant de pouvoir quitter le Chili. Il vit en France et revient souvent dans son pays natal : il est né à Valparaíso et chante sa ville dans ceValparaíso en la noche que présente la vidéo.)

Valparaíso en la noche - Ángel Parra, 1965
Valparaíso en la noche,
siento tus pasos de baile,
van recorriendo mi cuerpo,
van despertando mi sangre,
Valparaíso en la noche,
eres más libre que el aire.

Tus calles como cuchillos
se van clavando en el cielo.
Tu rostro como ilusión,
tan pobre, sucio y tan bello.
Valparaíso en el alma,
verde y rojo en el recuerdo.

Valparaíso en la noche,
princesas y rey nos crecen.
Se casan y aman al rey
y enviudan cuando amanece,
Valparaíso en la noche.

Valparaíso, en la noche
he visto a Dios de la mano,
de la muerte en temporales,
el amor en el verano,
tengo tanto que contarte,
en la distancia he cambiado

Me retiré de tu mar
y de arena me hice tierra,
me acerqué al monte y miré
y tú quedaste en cubierta.
Me retiré de tu mar
y de arena me hice tierra.

Valparaíso, aquí estoy,
reconociendo tu puerta.
Vengo de lejos, cansado,
a convertirme en arena,
a dormir bajo tu brazo,
a dormir bajo tu tierra.

Aucun commentaire: