« depuis quelque temps déjà, et peut-être plus d’un an, je travaille à ne pas écrire.ne pas écrire m’est devenu urgent. ce n’est pas seulement une question de “vider les mains” comme je l’avais tout d’abord pensé, quoique, quoiqu’il me fallait (et je le croyais) laver les images rémanentes, laisser la chair et les restes d’une écriture advenue réelle se transformer en humus, attendre que deux hivers passent pour que de nouvelles choses vivantes germent ou émergent d’une sorte de sol intime – oui je pensais devoir laisser mourir, je pensais nourrir par un sommeil particulier – mais des questionnements remuaient sans cesse, questionnement autour du beau trop beau à défaire, à défaire aussi une rythmique qui m’est probablement plus que naturelle, défaire des attachements qui n’avaient pas lieux d’être [ je nourrissais des images comme d'autres donnent de la viande à un chien]. mais, l’hiver dernier n’a pas été si blanc que, il n’a rien endormi, au contraire, et tendue vers une re-génerescence je me trouvai exacerbée et un printemps rouge m’a emportée ailleurs, ailleurs que dans mes forêts mes sentiers d’écrire… [...] »
- C. Godin, Trajectoires vers l'incertain, 12/12/12
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