11 mai 2013

« Et nous sommes vivants »

Desjardins, Richard.

Paroles du poète Michel X. Côté de Oka :
sur leurs mots pourris.
Ils te parlent de pénurie
et sur ta faim, sur tes amis,
ils aiguisent leur appétit

D'entrée de jeu, Normand Guilbeault à la contrebasse.  Cela est notable.

L'extrait est tiré du spectacle Kanasuta que j'ai vu au défunt Spectrum de Montréal (j'étais entré en même temps que Michel Chartrand, c'était quelque chose). Spectacle mémorable.



La maison est ouverte
Prends le sentier
derrière les jalousies des villageois
Le vent d'une seule main
y secoue la forêt.
À la montagne, mets des ailes
Au mur, pense à elle
Le diable fera claquer ses doigts
et quand tu entendras le hurlement
du loup tranchant la gorge du chien,
tu verras alors les étoiles précises
des feux sur l'autre rive
La lune arrêtera sa course
C'est le signal. Traverse.
La voie est libre comme toi.
Je t'envoie l'escorte de vierges.
Le mot de passe :
" Né pour aimer. "

Ils versent un pauvre miel
sur leurs mots pourris.
Ils te parlent de pénurie
et sur ta faim, sur tes amis,
ils aiguisent leur appétit

Leur haleine brûle l'air
comme la chaux
sur le pain

La beauté que tu oses ,
ils la saluent encore
d'un grognement de porc
fouillant dans l'auge.
Ils ont raison
comme des cadavres
et la vie les a coulés

Ils ont tout
mais ne sont
que le ciment du havre

Toi qui marches sur les tessons
du concret,
viens boire cette bouteille
pleine de clarté,
coulant comme un secret
sur les lèvres des amants
Sous l'aile du huard
Le lac a calé

C'est le moment

Ce que tu trouves,
tu le gardes pour toi
" Ce qui n'est pas donné est perdu. "
N'entends-tu pas battre ton coeur
dans le sourd tambour de la terre ?

Nous sommes les bêtes noires de l'ennui
C'est toi mon pain béni
Nous sommes la prairie,
le feu, le vent
Et nous sommes vivants

Il est temps d'apaiser
cette fleur de la peur
qu'on appelle le monde.
Nous sommes cueilleurs,
le fruit est la Loi.
C'est nous le roi
et tout est là

Le reste meurt ailleurs
au fond de voûtes carsidérales

Un chant millénaire monte dans l'air
La lampe, le lit, la nuit t'attendent
Viens voir jusqu'où
le ciel peut couler
quand la terre est une offrande

Et sur la nappe de toile
tendue comme une voile,
un navire de paix

La maison est ouverte.
Les femmes-corsaires
ont mis le feu
aux galères de la nuit,
l'armateur aux fers
j'éteins le phare,
la fanfare dort

On peut parler.

Paroles: Michel X. Côté, Richard Desjardins. Musique: Richard Desjardins   1998  "Boom boom"

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Frissons

Anneau Nîmes

gaétan a dit...

Bon dimanche