15 août 2013

Hôtel Windsor, Granby, 1973



Nous revenons tout juste d'un sérieux joyeux trip en Gaspésie chez mes amis Atkins où se trouvait aussi une bonne talle de jeunes philosophes-enseignants.  

Le nom d'un ancien camarade est venu sur le tapis, soit celui de Johnny Beauregard qui vivrait maintenant à Toronto et que je n'ai pas revu depuis plus de 30 ans. Ce gars-là, jeune, avait un cerveau de bouilloire de cabane à sucre toujours en ébullition. C'est comme cela qu'un jour il nous entraîna à investir littéralement l'aile abandonnée du vieil Hôtel Windsor sur la rue Principale à Granby. Dans ses belles années, cet hôtel construit en 1862 était un établissement bien swell pour les grandes réceptions.  Dans les années 50 ou 60, il fut administré par M. Loiselle (le père de feu Dominic). Mais disons-le sans ambages, lorsque nous y mettons les pieds au temps fou de notre CÉGEP, parmi les trois ou quatre hôtels (le Granby, le Shefford...) encore actifs dans la Princesse des Cantons-de-l'Est, le Windsor était devenu pas loin d'un trou. Il sera démoli quelques années plus tard en 1978.

Collection Lamiechat


Le côté encore grouillant du club était topless au boutt dansant sur des tounes de juke-box, travestis et rockers, avec parfois des shows surprenants comme celui très blues et funk de Melody Stuart. Toute la bande était tombée en amour avec la jolie blonde à la voix qui inclinait du côté de Janis. Sa mère, hihihi, la chaperonnait. (Dans lequel de ses livres, dont, en exergue, Réjean Ducharme évoque-t-il, amoureux, la présence de Melody Stuart avec ses grands cheveux aux épaules?) 

J'ai habité un moment juste en face du Windsor, en haut du restaurant Da Francisco, avec Michèle Poisson et Serge St-Onge. Nous, les étudiants fêtards, allions danser presque tous les soirs au Pub qui s'appelait en fait Le Sanctuaire, mais personne ne connaissait l'endroit sous ce nom. Trou ou pas, c'était notre place qu'on avait repeinte, décorée. Le Pub devint très populaire chez les jeunes de Granby et des alentours. Je ne me souviens pas que nous ayons eu du trouble avec les gars de bicycle, ni avec les dealers. Johnny le frisé administrait le tout rondement et proprement. Nous y tenions nos réunions syndicales. Ça bardait en 1973 au temps du Front commun! Côté spectacle, nous avons entre autres produit le groupe Caramel mou qui faisait alors un tabac dans le Vieux-Montréal au Neilson ou à l'hôtel Iroquois.

J'aimais monter sur scène pour faire mes poèmes (sans aucun trac alors, comment ça se fait ça?) et j'adorais avoir mon tour comme DJ. Sinon, je dansais comme un Rouge. Un de mes 33 tours fétiches que j'ai fait tourner cent fois et qui avait du succès sur le plancher de danse était Ça roule en stainless steel  (Polydor, 1971) de Philippe Gagnon et Dominique Tremblay. « Pensez-vous sur les planètes qu'on va rouler un jour? », disait a cappella au tournant de la nuit dans un accent ombragé de creux de labour Le p'tit bonhomme gris.

Vous en souvient-il mes amis que j'ai de si près tenus?



6 commentaires:

Le Seuil a dit...

En Garouine avec Philippe Gagnon, ça roulait fort avec les Track 'n Steel de Dominique Tremblay (mon original est assez magané moissi. Merci pour cette autre belle capsule du bon vieux temps.

Salutations.
L.L.

Jack a dit...

Bonjout L.L., En Garouine, ce n'étaiit pas aussi un court métrage?

Le Seuil a dit...

oui.
http://www.acpav.ca/films/en-garouine-avec-philippe-gagnon

Anonyme a dit...

Commencez
une journée avec de tels
découvreurs, c'est du bonheur
j'engrange pas pour longtemps
car ce n'est que régal ce qui m'attend, avec vous mes journées ne sont pas assez longues
encore merci de vos échanges

Anneaux Nîmes

Jack a dit...

Merci Anneaux Nimes.

Anonyme a dit...

un cygne
une fleur
une note
une odeur
un mot
une couleur

Voilà ce qui me raccroche
de nouveau à ce silence.

Anneaux Nîmes