05 octobre 2013

Devos et Leclerc : deux géants légers comme l'air



Le bal

Cette nuit dans mon sommeil
Je t'ai enlevée de ta tour
J'avais dérobé l'soleil
Pour que jamais n'vienne le jour
Nous courions dans les prairies
Tes rubans volaient au vent
Nous avons bu dans nos mains

A la source du matin
A la porte d'un château
Nous sommes entrés sans frapper
Des lutins tambours au dos
Nous attendaient pour danser
Sous une lune d'opale
Nous avons ouvert le bal
Moi qui ai jamais su danser
J'ai dansé à perdre pied

Puis rendus à l´horizon
De beaux anges à cheveux longs
Ont avancé un nuage
Et nous ont poussé au large
On voyait d´en haut la terre
Toute noire, pleine de misère
Toi tu as dit: " C´est nos frères
Redonnons-leur la lumière! "

Donc nous sommes redescendus
Puisque le soleil je l´avais
A la foule je t´ai rendue
Et le matin s´est refait
J´ai la promesse des anges
Qu´après le jug´ment dernier
On r´prendra ce bal étrange
Et pour toute l´éternité


- Félix Leclerc

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Repousser ainsi
l'infini d'un monde
ils sont bien là les poètes
avec eux
plus peur du noir
plus peur du vide
lucioles, flammes,
pour seuls des bagages
avec eux
continuer le voyage.

Anneaux Nîmes