L'autre semaine en voulant me brancher sur YouTube pour capter en direct une soirée de spoken words canadian qui se déroulait Montréal, j'ai eu droit à la bonne obligeance d'une putain de pub de trente secondes — ce qui est presque systématique maintenant sur cette grandiose plate-forme — une publicité, dis-je, de IBM qui s'adresse à des gestionnaires voulant bien gestionner les mégas données de leur entreprise. Bien. Bien! Mais cela m'a fait réaliser que le prêt-à-porter dans le rayon des super balayeuses des traces numériques, eh! bien, c'est à portée de main.
Il ya un bout déjà que je sais (de source incarnée) que les flics canadiens peuvent — sans mandat, malgré le déni politique et les supposées instances de régulation — venir zieuter vos petites pérégrinations sur le Ouèbe, surtout si vos correspondants sont étrangers et de couleur foncée!
La semaine dernière, l'agence France-Presse rapportait que la Gogoune a accepté de payer 17 millions de dollars pour avoir espionné les internautes dans 38 États américains avec des petits biscuits à des fins publicitaires « pour mieux cibler les annonces en fonction de l'activité des propriétaires des ordinateurs sur Internet (Le Devoir, 19/11/2013). Voilà comment punir adéquatement les ogres géants qui prennent les humains pour des objets : 17 millions de beaux bidous sur un chiffre d'affaires qui a dépassé les 50 milliards de dollars l'an dernier.
De la petite bière que tout cela alors que moi-même j'écris en ce moment sur Blogger, le petit camarade souffleur de Google Big B.!
Les vraies grosses bordées de neige sur les réseaux invisibles et omniprésents, elles nous viennent ces temps-ci de Snowden, le méchant drop-out pogné dans la Poutine de la guerre souterraine.
Pour se faire une idée ou simplement ajouter un lien sur notre compréhension de la joyeuse quincaillerie en cause qui agrémente notre monde avec les jeux de coulisses politiques qui n'en finissent plus de dégouliner sur la pente de l'hypocrisie, je renvoie à l'édito de Serge Truffaut paru plus tôt cette semaine dans le valeureux quotidien Le Devoir.
Le dernier épisode de la réalité friction met entre autres en vedette le travaillant Tony Blair.
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Espionnage des Britanniques par la NSA - Le sans-gêne
Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et au nom de la relation spéciale existant entre les États-Unis et le Royaume-Uni, les gouvernements de ces pays avaient convenu de ne pas s’espionner et d’échanger les petits et grands secrets. À ces nations le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande allaient se joindre pour former la convention dite des « cinq yeux ». Tout cela vient de voler en éclats.
En effet, dans sa livraison d’hier le quotidien britannique The Guardian, qui administre les confidences contenues dans les disquettes du lanceur d’alerte Edward Snowden, nous informe qu’à la faveur d’une entente signée par George Bush et Tony Blair, la National Security Agency (NSA) a pu espionner systématiquement les citoyens britanniques pendant des années. On doit préciser et souligner que les Dracula de la NSA ne se contentaient pas d’aspirer le flux d’informations qui allaient du Royaume-Uni à l’étranger, ou vice-versa comme ce fut le cas aux États-Unis, qu’ils ne se contentaient pas de regarder par le trou de la serrure pendant un certain nombre de mois avant de passer à autre chose, qu’ils ne se contentaient pas de s’immiscer dans les discussions entre personnalités politiques comme ce fut le cas en Allemagne, etc. Au Royaume-Uni, les chevaliers de la cinquième colonne se sont employés avec beaucoup de méticulosité à absorber toutes les conversations téléphoniques, les déambulations sur la Toile, les courriels et autres.
Si à cela on ajoute le fait que le Royaume-Uni est également le royaume par excellence de la vidéosurveillance, ainsi que celui où l’espionnage des personnalités politiques et vedettes populaires est pour ainsi dire l’ADN des quotidiens à très fort tirage, on peut se demander si la tradition, admirable d’ailleurs, de la défense des libertés civiles n’a pas été mise entre parenthèses par Blair. Que le lieu de naissance de l’Habeas Corpus soit administré par les rémouleurs de la peur, Blair d’abord, Dave Cameron ensuite, est tout simplement désolant. Et surtout très dangereux.
Car cette révélation vient confirmer, non sans fracas, que la masse de pouvoirs que la quincaillerie informatique fabrique étant entre un nombre si restreint de mains qu’elle fait passer le Big Brother de George Orwell pour un timide. C’est dire. On oublie et parfois on ignore qu’entre les Google, Apple et consorts, soit les mastodontes du secteur et les trois organisations, et seulement trois, qui forment pour ainsi dire l’appareil d’État du Web et qui sont toutes américaines, Washington dispose d’un pouvoir exorbitant. Le pire est que les opinions publiques ne réagissent pas avec la colère, à l’exception de l’allemande, que suscite pareil effondrement de l’esprit démocratique et des valeurs qui en découlent. Déprimant !
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