28 novembre 2014

Joual vert!

Un vers est comme un sillon. Pour faucher large et récolter à perte de vue, c'est-à-dire plus loin que soi, je tiens Les chevaux approximatifs — Hommage aux formes (l'Hexagone, 2010) de Michel Garneau comme un grand livre de labour en poésie. Et si l'on n'aime pas mes traces d'habitant et de baculs, qu'on se le dise : ce livre grave et joyeux qui se comprend à petites doses a été barouetté par la vieille roue à aubes de la rue des Teinturiers en Avignon. Le hic c'est qu'à l'origine, il devait y avoir un tome II aux chevaux, mais ni l'Hexagone, ni les Éditions Triptyque, ni je ne sais trop qui... Fa que ça va circuler sous le manteau, si je comprends bien, parce qu'« écrire pour soi, je trouve ça obscène». Mettre en forme pour mieux provoquer le fonne? Les Édits ont statué que le « stupidement brave » est gaga. Tristesse de l'humble lecteur. Je siffle!
Photo Jacques Desmarais, la rue à aubes, rue des Teinturiers, Avignon, 11 juillet 2009.


« Écrire est un geste qui nous vient en héritage
et malgré ce qu'en disent les “classes jasantes”
une génération n'annule pas l'autre
et ce n'est pas un concours
c'est un immense dialogue
et celui de la poésie
est le plus beau et le mieux nécessaire »
Les chevaux approximatifs, page 13.

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