Humoir d'un temps si doux pour l'affranchie
Bon, gaz entre le jazz et la jajaja, je n'ai pas la garde-robe du vieux Shah d'Iran, mais, par exemple, l'habit de noce prêté par Réjean pour un costume de théâtre (monsieur « Chauchier » dans Bain public), y est cintré haut et court dans son coin, bien enveloppé, jolie chemise et cravate incluse! Réjean n'entre plus dedans dirait-on depuis peut-être belle lurette, moi si, serré, mais j'avions l'air d'un jeune coq alors que le personnage et sa vieille sont centenaires, pis y viennent de passer au feu, se font exploiter à l'os... Non, non, ce que je veux dire, c'est que ç’a n’a pas de maudit bon sens que le temps si délicieux nous sacre là tout d'un coup pour la simple et unique raison que mes chemises ordinaires à manches courtes ainsi que mon tiroir de gigotant t-shirts pas trop pires n'ont pas tous eu la chance à ce jour d'aller prendre l'air, d'être portés au-devant du coeur de la vie qui bat, comme dirait Provost, saisi de nature, accroupi à la source... Memory. C'est mon gros défi! L’usure égale pour toutes et tous. Vu que Madame X n'existe plus, je vais m'en ouvrir au courrier du coeur de Coeur de Pirate à la radio du Canada. Je suis pas mal sûr qu'elle va gentiment m'envoyer paître et c'est bête, mais c'est précisément ce que je souhaite le plus au monde! Faut bien sûr se dépêcher! Je ne quitterai toutefois pas le pacage en ces temps de récoltes et de coccinelles asiatiques sans vous dire que l’article de Wikipédia intitulé Révolution iranienne qui couvre le Shah d’Iran jusqu’au Guide Suprême est hallucinant. Ça vous déboule l’histoire comme cordée de bois mort et jette en filigrane un filet de violence inouïe sur l’infernal Homeland que vient de subir la professeure et auteure Homa Hoodfar. Geôliers, geôlières jusqu’à la teinture... Qu'elle est loin la belle avoine de Foucault décrivant dès 1978 l'ivresse de la révolte la plus folle, « l'insurrection d'hommes aux mains nues ». En sorte, que, au final, peu importe ma dernière chemise et farce vraiment à part, je souhaite que l'or d'octobre s’étire au soleil longuement encore pour faire une fleur à Madame Hoodfar.
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Marie-Michèle Sioui, Homa Hoodfar, le pion, la prisonnière et l'affranchie, Le Devoir, 7 octobre 2016.
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