C'est fini
« C'est fini
je ne pars plus à ta recherche
je m'en vais m'étendre pour une demi-heure
C'est fini
je ne m'en vais pas faire minette
à ton souvenir
je ne mettrai plus ma face dedans
je m'en vais bâiller
je m'en vais m'étirer
je m'en vais me mettre une aiguille à tricoter
dans le nez
et me sortir le cerveau de la tête
je ne veux pas t'aimer
pour le reste de ma vie
je veux que ta peau
tombe de ma peau
je veux que mon étau
me libère de ton étau
je ne veux pas vivre
avec cette langue qui pend
et une autre chanson cochonne
à la place
de mon bâton de baseball
C'est fini
je m'en vais dormir maintenant chérie
N'essaye pas de m'en empêcher
je m'en vais dormir
j'aurai un visage lisse
et je m'en vais baver
je serai endormi
que tu m'aimes ou pas
C'est fini
le Nouvel Ordre Mondial
des rides et de la mauvaise haleine
Ça ne sera plus
comme c'était avant
que je te mange
les yeux fermés
espérant que tu te lèves pas
et t'en ailles
Ça va être autre chose
Quelque chose de pire
Quelque chose de plus niaiseux
Quelque chose comme ceci
mais en plus court »
je ne pars plus à ta recherche
je m'en vais m'étendre pour une demi-heure
C'est fini
je ne m'en vais pas faire minette
à ton souvenir
je ne mettrai plus ma face dedans
je m'en vais bâiller
je m'en vais m'étirer
je m'en vais me mettre une aiguille à tricoter
dans le nez
et me sortir le cerveau de la tête
je ne veux pas t'aimer
pour le reste de ma vie
je veux que ta peau
tombe de ma peau
je veux que mon étau
me libère de ton étau
je ne veux pas vivre
avec cette langue qui pend
et une autre chanson cochonne
à la place
de mon bâton de baseball
C'est fini
je m'en vais dormir maintenant chérie
N'essaye pas de m'en empêcher
je m'en vais dormir
j'aurai un visage lisse
et je m'en vais baver
je serai endormi
que tu m'aimes ou pas
C'est fini
le Nouvel Ordre Mondial
des rides et de la mauvaise haleine
Ça ne sera plus
comme c'était avant
que je te mange
les yeux fermés
espérant que tu te lèves pas
et t'en ailles
Ça va être autre chose
Quelque chose de pire
Quelque chose de plus niaiseux
Quelque chose comme ceci
mais en plus court »
— Leonard Cohen, Livre du constant désir, trad. de Michel Garneau, L'Hexagone, 2007, p. 36-37.
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