Je reprends. Une correspondante me parle de « célébration du réel au-dessus des affres ». Je vote pour ça. Mais, les affres! Il y a longtemps que je n'avais pas lu ce mot soutenu qui viendrait de la langue d'oc, mais c'est touffu et chassé-croisé jusqu'aux racines wisigothes. En tout cas, ça sonne et ça goûte, me semble-t-il, bien plus noir que ses dérivés : affreux, affreusement. Âcre, amer, horrible; transe d'épouvante; effroi, angoisse, dénuement, punition, rejet, cachot; regard interdit, espèce de sans dessin, qui te momifie en statue de sel comme la femme de Loth dont on ne sait pas le nom et qui a sans doute beaucoup pleuré. Sauf quelques exceptions en poésie, le mot ne s'utilise plus guère qu’au pluriel depuis le 17e siècle. Un malheur n’arrive jamais seul. Les affres de la maladie, de la faim, du doute, du désespoir. Les affres du monde. Les affres de l'amour. En tout cas.
Voilà qu'en douce France, Marine Le Pen ne perd pas une seconde. Suivant mot à mot son champion démagogue étatsunien, elle vient de déclarer dans une assemblée que l'objectif de son parti est de redonner à la France sa grandeur!
Les affres de l'obscénité.
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