Alain Denault se trouvait aujourd'hui au micro Plus on est de fous plus on lit. Dans son plus récent essai, De quoi Total est-elle la somme? (Écosociété), le philosophe pose la question des rapports des multinationales au droit. Le cas de la société française Total aux actionnaires apatrides parmi lesquels se trouve la famille de Paul Desmarais constitue un cas d'école pour comprendre le sens de la légalité de vitrine des multinationales en général et comment s'exprime chez elles l'énoncé hypocrite suivant : Nous ne faisons pas de politique. !!!
La réalité est plutôt que les entreprises pétrolières (de nos jours largement diversifiées en produits financiers, agroalimentaires, informatiques...) font la pluie et le beau temps avec les États reconvertis en certains cas en enveloppes juridiques cousues-main en fonction des intérêts tentaculaires, oligopolistiques de ces structures massives de pouvoir qui surplombent par la corruption, la peur, le chantage économique, les accointances politiques...
Total est puissante aussi au Canada. Elle est engagée dans l'exploitation des sales sables bitumineux, plus sales que le charbon de l'affreux Président Trump! Les accointances prennent ainsi ce drôle de chemin : la Caisse de dépôt, le bas de laine des Québécois, dirigée par un ami de la famille Desmarais, a investi dans les infrastructures du pétrole sale 5.4 milliards de l'argent des contribuables, soit 14 % du portefeuille. Or ce pétrole n'est exportable que si l'on creuse des pipelines. D'où la vive contestation au Quebec du projet d'Énergie Est.
À la suite de l'engagement du Canada sur le climat signé à Paris l'an dernier, si le gouvernement libéral de Justin Trudeau était rigoureux nous laisserions dans les sables 85 % du pétrole qui s'y trouve. Mais nous ne sommes pas rigoureux, déplore en substance avec raison et avec urgence Alain Denault.
À partir de 13 h 24 :
http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/plus-on-est-de-fous-plus-on-lit
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