01 avril 2017

États-Unis : ça va mal à l'shop!

En fin d'après-midi, je me trouvais par affaire dans une boutique informatique du quartier. Un client est entré pour un bidule, se livrant toutes voiles dehors, disant rapido presto qu'il avait une compagnie de location (de systèmes quelconques), que ça roulait bien, mais que si c'était à refaire, ah oui, il déménagerait certainement aux États parce que là, il y a du fric à faire... Puis, en deux temps trois mouvements, voilà que l'homme frisant la soixantaine s'est plu à vanter au commis le Président Trump. C'était gros comme dans grossier. Le commis approuvait!

Je me suis bien gardé d'intervenir. J'aurais pu dire : Hum! Vraiment?

Ça n'en valait pas la peine.

C'est le genre de situation — choc des opinions et du réel — qui nous fait réaliser le cloisonnement dans lequel petit à petit nous entraîne les algorithmes des médias sociaux, la grande industrie de l'heure basée sur les cercles « d'amis » et les « j'aime », ces mille et une relation des profils amicaux qui vous revoient à vos propres valeurs et que l'on vend au marché pour faire tinter des recettes astronomiques. (Facebook s'est inscrit en bourse non pas pour capitaliser son développement, il avait déjà des milliards à sa disposition, mais entre autres pour permettre à ses employés de détenir des actions; ainsi, les capitaux recueillis en sus des ventes publicitaires sont réinvestis en produits financiers et autres avenues diversifiées...).

Bref, au dire de ce monsieur coup de vent, à des années lumières de ce que l'on croit raisonnablement partagé autour de soi, il est sûr que ce Président va faire des miracles pour son pays.

Des miracles? Les luttes sociales, bien qu'elles soient portées par le rêve d'un monde sans aliénation, ne sont jamais de l'ordre d'un vent céleste.

De retour à la maison, il s'est adonné que je repère — via mon cercle Facebook — un texte du sociologue Gérard Bouchard paru dans La Presse+ du 31 mars. Voici l'état des lieux de géant voisin, sans même qu'il soit question de l'ombre présidentielle : Une nation très mal en point, écrit  Bouchard.

 http://plus.lapresse.ca/screens/ca6397b5-0dfa-4268-8517-d9e8107f76d2%7C_0.html

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