01 juin 2017

Le temps des cerises canayennes

Le Devoir fait état ce matin de la relance « pédagogique » tranquille du débat constitutionnel par les libéraux de M. Couillard. Compte tenu de ses convictions fédéralistes et de son objectif ambitieux de résoudre le conflit de 1982 en amenant le Québec à réintégrer le « giron constitutionnel », le chef libéral ne peut pas ne pas « essayer quelque chose » d'ici la campagne électorale de 2018. Le texte qui suit de Jonathan  donne une idée de la joute autrement plus viscérale qui s'annonce en ce Canada de 150 ans, figé comme une momie « pour mille ans » sur le plan de « sa » Constitution, mais qui déjà exhiberait à la face du monde l'avancée fraternelle du post national, selon les vues de M. Justin Trudeau. Il y a peu, le cinéaste André Gladu résumait bien avec des mots du coeur l'air pourtant vicié sur le plan des relations humaines de ce pays qui se maintient, hélas, en misant plutôt depuis trop longtemps sur des divisions multiples entre Québécois et Acadiens, Canadiens-Français, Anglophones, peuples autochtones, Métis... Alors que la culture de tout un chacun dans ses expressions humanistes, dans sa vie même, son devenir soi ensemble , est un joyau, une gerbe dépareillée à cultiver, à désenclaver... À mon humble avis, poser l'égalité des peuples et des nations au Canada demeure le fond de l'air politique qui tôt ou tard va renverser ce régime.


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13 h
Après avoir vu une conférence extraordinaire et troublante de Sylvia McAdam, cofondatrice d'Idle No More, et avoir appris quelques minutes plus tard la stratégie de Couillard pour relancer le débat constitutionnel, je me dis que la réponse à la "question nationale" ne vient pas d'un réaménagement corporatiste des intérêts du Québec au sein d'une structure politique profondément viciée, laquelle continue d'opprimer les Peuples autochtones sous un régime d'apartheid de façon éhontée. Le problème, ce n'est pas le Québec qui ne "fite" pas dans la constitution canadienne, c'est la constitution elle-même. Qu'on se le dise franchement, nous vivons toujours dans un État colonial, et la constitution fédérale qui sera renégociée par une poignée de politiciens professionnels ne sera jamais écrite par les peuples, mais par les parlements ; nous vivrons toujours dans un régime monarchique qui continue de piller des territoires non-cédés. À moins de renégocier toute la constitution avec tous les peuples assis autour la table, ces rondes constitutionnelles seront un cirque de colonisateurs pactisant un "nouveau partage des pouvoirs" entre eux. À qui doivent appartenir les forêts, les mines, les ressources naturelles, les trains, les banques, la monnaie, etc.? À l'État fédéral, aux provinces, aux firmes multinationales, ou bien aux communautés locales, aux régions, aux institutions autochtones? Pourquoi veut-on signer cette constitution, et qu'est-ce qu'une constitution au fond? Qu'est-ce que ça change dans ma vie, et qu'est-ce que nous voulons comme société? Toutes ces questions doivent être sur la table ; pas une poignée de revendications triées sur le volet, comme des amuse-gueules pour élites libérales. #Étatcolonial #Cecinestpasmaconstitution


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En dernière heure, la réaction de Justin Trudeau, digne successeur de son père Pierre Eliot, n'a pas tardé : « On n'ouvre pas la Constitution! »

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