J’ai un souvenir impérissable d’une envolée de Yves Préfontaine. C’était précisément le vendredi, 9 juillet 1976. Je résidais à Sherbrooke à l’époque, ville de Préfontaine également, j’avais pris en cette fin de journée l’autobus, destination Montréal, en vue d’assister à l’une des cinq soirées de lectures de poésie au Théâtre de Verdure du Parc Lafontaine; lectures mémorables de la série Solstice de la poésie québécoise (Gaëtan Dostie et Pierre Morency en étaient les initiateurs), dans le cadre du programme des arts et culture du Comité organisateur des Jeux olympiques. J’avais flashé pour la soirée « Le pays rapaillé ». La liste des poètes au programme ce soir-là? Tous des étoiles : Gaston Miron, Paul-Marie Lapointe, Roland Giguère, Gatien Lapointe, Pierre Perreault, Gilles Hénault, Maurice Beaulieu, Claude Haeffely, Alain Horic, Guy Robert. Et bien sûr : Yves Préfontaine. Ce dernier m’aura particulièrement touché dans une envolée extraordinaire, lumineuse et ligneuse de noire grande bande terrestre vivace. N’en déplaise aux néo-duplessistes, Préfontaine a dit avec sérieux, avec une telle réjouissance qu’à la place de la fleur de lys sur le drapeau québécois, c’est l’épinette noire qu’on devrait voir pour y figurer fidèlement ce qu’est ce pays des grands bouts de temps. Je reste pour ma part profondément en accord avec cette vision. Merci, Yves Préfontaine. Mes condoléances à ses proches, dont Ève Préfontaine.
Décès du poète Yves Préfontaine, Le Devoir, 4 avril 2019
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