30 décembre 2006

Sur la Pistre de la beauté du monde



Cette année encore, l'ami Gil Pressnitzer (voir le lien Nomades dans mes favoris ci-contre) de Toulouse, la plus rose des villes de France, fait suivre ses voeux du nouvel an.

Et encore cette année, je ne résiste pas à relayer son message qui, comme c'est l'habitude, commence par une citation. Il a choisi ici de faire entendre la voix du poète roumain Ilarie Voronca.

En le lisant, on pense à la chanson interprétée par la Dufresne, L'hymne à la beauté du monde...
« RIEN n'obscurcira la beauté de ce monde.
Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance
[Peut] enfoncer ses griffes dans ma gorge. Le regret,
L'amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre,
La lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit,
Rien n'obscurcira la beauté de ce monde»

L'envoi de Gil inclut aussi la photo d'une toile de Marcel Pistre qui date de 1974.

«Bonne année donc dans la beauté du monde», écrit-il.

Merci, Gil, de tenir si haut le flambeau.

Bonne année!

9 commentaires:

Anonyme a dit...

TRANSOCEANIQUE

La beauté du monde est diadème
Au centre de soie cet emblème

Sur des rails inversés se trouve
Le berceau de toutes les louves

Au-delà des bris de fureur
Dans les bras du torréfacteur

Une femme pile le mil
Fragmentant les désirs labiles

Quand l'Homme remplace le mâle
Naît le temps du subliminal

Nina louVe a dit...

"Ne tuons pas La beauté du monde"

...Phrase née sur la place Jacques-Cartier, dans ce vieux Montréal endimanché. Un printemps, ou un été ? Je l'ignore.

Phrase pleine de peine, née d’une flamme léchant le désespoir d’une fille dans la fleur de l’âge. Qui !? Une poétesse, une servante, une serveuse, une nomade vagabonde, une fille de Joie ? Qui fut assez mal pour crever devant les touristes de la place ? SA beauté du monde est-elle la même que la nôtre…

Pour tous les pourquoi, une chanson est née. Et on oublie les cicatrices laissées par l’immolation. Et, on se souvient du refrain, du tempo, de Diane.


Merci Jack et Nomade de nous faire entendre la voix du poète roumain Ilarie Voronca.

Karo Lego a dit...

merci à toi aussi Nina de nous rappeler cette réalité brûlante de la place Jacques-Cartier. Je suis de ceux qui avait oublié la prémisse mais gardé les paroles, puissantes, de cette chanson inspirée de la douleur humaine.

Merci Jack de nous partager les mots du poète ainsi que la réflexion de ton copain Gil et la tienne.

Inspirant pour entamer la nouvelle année. "Ne tuons pas la beauté du monde" ...

amitiés

Jack a dit...

gmc, enfant j'aimais enfouir mes mains dans les sacs de mil aux grains noirs et jaunes achetés pour les semences. J'aime beaucoup l'image de la femme qui pile le mil.

Nina, Caro, je ne sais pas à quel évévement douloureux vous faites référence en regard de Diane à la Place Jacques-Cartier...

«Ne tuons pas la beauté du monde
Ne tuons pas le chant des oiseaux
Ne tuons pas le bleu du jour»
(Plamondon)

Nina louVe a dit...

Tu ne le savais pas ?!
Pour écrire cette merveilleuse chanson, Plamondon s'est inspiré de cette jeune femme qui, avant de s'immoler sur la Place Jaques-Cartier avait dit: "Ne tuons pas la beauté du monde".

Jack a dit...

Je ne savais pas. Ce triste rappel renvoie directement au trajet de Voronca, superbe poète de l'espoir, bras-dessus, bras-dessous avec Artaud, qui hélas ne se sera pas convaincu lui-même.

Nina louVe a dit...

Ah! Là c'est toi qui saura m'expliquer...

Jack a dit...

En avril 1946, au sortir de la guerre, Voronca, de son vrai nom Eduard Marcus, est blessé, brisé, il ne voit plus de lumière pour lui-mème. Il a 43 ans. Il a pris congé du monde.

Karo Lego a dit...

ouf!!! Comme quoi partout on retrouve de ces échos là aussi. Traces d'humanité, de souffrance. Des gens qui scandaient le soleil et qui au tournant d'un passage sombre, dansent la mort.
Je ne connaissais pas c'histoire d'Eduard Marcus.

bises lumière du dernier jour de l'an 2006