Hé! Titi! Que c'est plaisant de se faire un copain
inattendu, coloré, sympatique, célèbre, surtout quand on rentre du travail dans un
restant de vendredi soir frisquet et qu'on ne s'attend à rien de lumineux.
Crédit photo Jean-Marc Beaudoin (2005), avec son aimable autorisation. |
En gagnant la sortie du métro Honoré-Beaugrand, c'est
arrivé comme cela : de dos, je l'avais à moitié deviné sous son long manteau de
drap gris et sa tuque bleu mauve enfoncée jusqu'aux oreilles. En le dépassant
très doucement, il a levé un peu le nez et j'ai dit en lui tendant la
main : « Mais c'est le Roi! »
Manifestement heureux que je l'apostrophe, il a répondu : « Bah! Je marche comme tout le monde... »
On s'est ramassé dans l'entrée du métro,
pour ne pas dire le tambour du métro. Où donc aller quand on a devant soi le Roi
du drum en personne?
On a piqué une jase un bon 20 minutes de temps. On a
souvent changé de sujets! À un moment donné, nous sommes devenus copains. Guy Nadon
m'a parlé de ses projets : « Je vais avoir 73 ans bientôt et je ne
lâche pas! » C'est un batteur batailleur, le Tit-Guy Nadon. Il a des idées plein la batterie, des projets d'écriture, entre autres, pour rapailler
ses souvenirs d'artiste, sa vie de gars de club, de bavarois, de big band. Il
ne cesse pas de répéter à tout bout champ : « Ma vie, c'est la
musique. »
Je lui dis que j'ai souvent été l'entendre
dans les années 1990 au Central de la rue Saint-Denis, en haut, dans le
grenier...
Comme un vrai copain, il me confiera à mots
couverts ses déboires amoureux. « Duke Ellington a eu plusieurs maîtresses
dans sa vie, mais la seule qui a compté, c'est la musique », lance-t-il
pour clore sans appel ce sujet.
Le Roi du drum roule encore avec un coeur
qui fait boum boum. Malgré tout.
J'ai promis d'aller le voir s'il passait
quelque part. « On va se revoir », m'a-t-il dit, je reste dans le
coin. Il loge à l'apt. 318 sur Beaubien. C'est marqué sur son
site où l'on trouve des extraits vidéo.
À l'époque de Train de nuit à Radio
Centre-Ville, j'ai fait tourner plus d'une fois la pièce Sheik of Araby que j'aime
bien, parue sur le disque La pollution des sons.
Quelle belle et joyeuse rencontre!
Je souhaite sincèrement que le Roi du drum
reçoive de bonnes nouvelles de ses mécènes pour la suite de son règne.
7 commentaires:
"Je souhaite sincèrenent que le Roi du drum reçoive de bonnes nouvelles de ses mécènes pour la suite de son règne."
D'zolée. Je ne suis ni chiche ni riche. Et puis, les mécènes que je connais, ne payent que d'un vit qui braille des filles de vingt ans à l'âme vierge et la parole en marge.
Hum! On fait de belles rencontre dans la vie. Les greniers, les ruelles, les cafés, les dortoirs de ville, les parcs sous la neige.
La vie fait du théâtre avec nos passages à vide. Du jazz sur le ventre et on s'endort en parlant...
«Du jazz sur le ventre et on s'endort en parlant...»
Du jazz sur le ventre et on se réveille en chantant...
Oui... en chantant : VIVA Viernes!!!!
Viva sabado también !!
Belle rencontre ouais...
bien racontée:)
Merci Caro. Manifestement, ça lui a fait plaisir au Roi du drum de piquer une jasette. Et à moi, donc.
A+
je l'aime lui
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